La formation touristique au cœur des préoccupations

Avec une croissance de 10% du nombre de touristes étrangers chaque année, l’«industrie sans fumée» est un important levier de développement. Pourtant, les ressources humaines ne sont pas encore à la hauteur des exigences, tant en qualité qu’en quantité.

Touristes étrangers au Temple de la Littérature à Hanoi

En 2013, le pays a accueilli 7,57 millions de touristes étrangers. Cette année, l’objectif est de 8 millions. Les projets touristiques prolifèrent et les besoins en ressources humaines grossissent. Pour un tourisme durable, l’«industrie sans fumée» se doit d’améliorer la qualité des services et surtout mettre l’accent sur la formation des ressources humaines, clef de voûte du secteur.

Ces derniers temps, le nombre de touristes venus de Russie, de Corée du Sud, du Japon, d’Allemagne, d’Espagne n’a cessé de croître. Mais les guides touristiques parlant les langues de ces pays font toujours cruellement défaut.

Le pays compte à l’heure actuelle 6.700 guides touristiques parlant une langue étrangère dont 3.700 l’anglais (50%), un millier le français, 961 le chinois, 431 le japonais et 375 l’allemand... Le secteur du tourisme vise en 2015 plus d’un million de touristes japonais. Cela nécessitera de tripler le nombre de guides touristiques parlant cette langue. Un véritable challenge.

Des formations peu professionnalisantes

Face aux besoins élevés en guides touristiques, certains voyagistes doivent recruter des travailleurs ou des étudiants revenus de l’étranger. Problème : si ces derniers maîtrisent une langue étrangère, ils manquent cruellement de connaissances culturelles, indispensables pour guider un groupe de touristes.

De plus, ces dernières années, ont été découverts des guides touristiques étrangers travaillant illégalement au service essentiellement de groupes de touristes sud-coréens, japonais ou russes, pris en charge par des voyagistes étrangers. Selon les spécialistes, cette situation entraîne non seulement une baisse des recettes pour le pays, des difficultés dans les contrôles de la qualité des services mais aussi des influences négatives sur l’image du tourisme vietnamien.

Même diagnostic dans l’hôtellerie. Le pays compte 14.200 hôtels, soit 320.000 chambres dont 30% dans des hôtels 3 à 5 étoiles. Un représentant du personnel de l’hôtel Hilton à Hanoi fait savoir qu’une fois recrutés, les employés doivent être repris de A à Z car leur niveau en langues étrangères et leurs capacités ne répondent pas aux exigences d’hôtels haut de gamme.

Selon Trinh Xuân Dung, ancien directeur de l’École supérieure du tourisme, en raison de connaissances trop théoriques, la plupart des étudiants en tourisme ou hôtellerie, après leur sortie de l’école, doivent être «formés de nouveau». À l’étranger, les étudiants de 2e année font un stage dans des restaurants ou hôtels pour acquérir des expériences, ce qui leur permet d’être opérationnels dès leur sortie de l’école.

Le nombre de touristes venus de Russie, de Corée du Sud, du Japon, d’Allemagne, d’Espagne n’a cessé de croître ces derniers temps.

Mai Tiên Dung, directeur adjoint du Service de la culture, des sports et du tourisme de Hanoi, considère l’augmentation du nombre de touristes russes, sud-coréens, japonais comme un bon signe, malheureusement insuffisamment ou mal exploité compte tenu du manque de guides parlant ces langues.

Renforcer l’alliance entre entreprises et écoles

Selon les règlements, pour recevoir une carte professionnelle, les guides touristiques doivent être diplômés d’écoles de tourisme, répondre aux exigences en termes de qualification professionnelle, de niveau de langues étrangères...

D’après Nguyên Công Hoan, directeur adjoint du voyagiste Hanoi Redtour, il faut agir dans les prévisions du marché, dans la coopération entre écoles et entreprises. En outre, il faut changer les méthodes de formation, renforcer la coopération, profiter du soutien des organisations internationales pour hisser le tourisme vietnamien à une nouvelle hauteur.

«Ces derniers temps, certains modèles de coopération entre entreprises et écoles se sont avérés efficaces. Ils mériteraient d’être élargis. C’est pourquoi le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme doit élaborer un aménagement concret», propose un responsable de l’Association nationale du tourisme. Selon lui, ce manque de guides touristiques existe depuis une dizaine d’années. Pourtant, aucune solution efficace n’a encore été trouvée. Le pays compte 70 établissements de formation aux métiers du tourisme qui forment chaque année 13.000 étudiants, soit 55 % des besoins. Selon l’Institut d’études et de développement touristiques, en 2015, le secteur aura besoin de 620.000 travailleurs et 870.000 en 2020.

Face à cette situation, Nguyên Manh Cuong, chef adjoint de l’Administration nationale du tourisme, fait savoir que dans les temps à venir, le secteur envisage de travailler avec les entreprises et écoles de formation touristique pour trouver des solutions pour former des guides touristiques parlant des langues considérées comme «rares».

La mise à niveau des ressources humaines occupe, de par son impact direct sur la qualité des prestations touristiques, une place de choix dans la stratégie gouvernementale.

Huong Linh/CVN

 

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