>>Soudan : Béchir réélu mais confronté à une série de défis
La Cour pénale internationale (CPI) a appelé l'Afrique du Sud à arrêter le président soudanais Omar el-Béchir qui doit participer les 14 et 15 juin à Johannesburg à un sommet de l'Union africaine, où les crises du Burundi et de l'immigration devraient dominer les débats. Le président de l'Assemblée des États parties à la CPI, Sidiki Kaba, "appelle l'Afrique du Sud, qui a toujours contribué à renforcer la Cour, à n'épargner aucun effort pour assurer l'exécution des mandats d'arrêt" contre el-Béchir, affirme un communiqué de la CPI publié le soir du 13 juin. Deux mandats ont été lancés par la CPI contre le président soudanais, en 2009 pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité et en 2010 pour génocide, les deux en relation avec le Darfour, région de l'ouest en proie aux violences depuis 2003. Plus de 300.000 personnes sont mortes dans ce conflit selon l'ONU. Les autorités sud-africaines ont refusé de confirmer l'arrivée en Afrique du Sud du président soudanais, mais la radio-télévision sud-africaine SABC a indiqué dans un tweet qu'el-Béchir avait été "accueilli par des responsables sud-africains et des diplomates soudanais". L'agence officielle d'information soudanaise Suna avait annoncé le 13 juin le départ du président soudanais "pour Johannesburg à la tête de la délégation soudanaise prenant part au sommet de l'Union africaine". Le matin du 14 juin, un responsable gouvernemental sud-africain a déclaré sous couvert de l'anonymat: "Il n'y a plus de raisons de nier" qu'il est arrivé. Le président el-Béchir, 71 ans, au pouvoir depuis un coup d'État en 1989 et réélu en avril avec 94% des voix pour un nouveau mandat de cinq ans, a depuis 2009 considérablement limité ses déplacements à l'étranger, privilégiant les pays n'ayant pas rejoint la CPI.