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Organisé par l’Union agricole du Vietnam, en partenariat avec l’Association de l’alimentation destinée à l’élevage du Vietnam et l’organisation Oxfam Vietnam, le forum «Renforcement de la compétitivité du riz et des produits de l’élevage sur les marchés» a réuni des chercheurs de l’Institut d’études économiques et politiques du Vietnam (VEPR), du Centre d’études des politiques et stratégies agricoles et rurales du Sud (SCAP) ainsi que des enseignants d’écoles d’agronomie.
Le forum «Renforcement de la compétitivité du riz et des produits d’élevage sur les marchés», le 8 septembre à Hô Chi Minh-Ville. |
Les économistes ont mentionné nombre de problèmes persistants sur lesquels les décideurs politiques et les entreprises doivent se pencher. À commencer par la dépendance croissante des exportations du riz vietnamien sur le marché chinois, l’instabilité du volume d’importation des marchés traditionnels du Vietnam, la baisse des contrats d’exportation signés ainsi que la faible diversification des marchés, en comparaison par exemple avec la Thaïlande.
La faible compétitivité des entreprises vietnamiennes spécialisées dans la riziculture, les volailles et le bétail s’explique essentiellement par les prix de vente moins concurrentiels qu’elles pratiquent. En cause : le coût élevé des matières premières, des aliments pour animaux et des investissements préalables.
Des pertes importantes
Selon le directeur du SCAP, Nguyen Van Giap, la manipulation et la fixation des prix du marché pour les aliments destinés aux animaux d’élevage ont eu des effets dommageables pour les éleveurs et même pour la société qui, finalement, ont dû débourser davantage que prévu.
Concernant le riz, l’étude réalisée par le Docteur Nguyên Duc Thành et ses collaborateurs dresse le constat suivant : le Vietnam exporte environ 1/5e du volume qu’il produit (soit plus de 3 millions de tonnes en 2012 et 2,3 millions de tonnes en 2013). Mais la valeur des exportations du riz ne représente qu’entre 2 et 4% du total des exportations vietnamiennes.
Les difficultés auxquelles font face les producteurs sont attribuées au manque d’investissements dans l’élaboration et la valorisation des labels, à la concurrence des pays émergents tels le Cambodge, l’Inde et le Myanmar. Autres raisons pointées du doigt : le volume de riz de qualité - qui reste faible - ainsi que les risques pour les entreprises privées inhérents aux mécanismes d’exportation.
Pistes et solutions
Lê Ba Lich, président de l’Association de l’alimentation destinée à l’élevage du
Vietnam, propose aux organismes compétents de se focaliser sur le contrôle des produits mis sur le marché plutôt que des matières premières - importées ou non - prises en charge par les entreprises.
Pour le riz, les économistes souhaitent établir un mécanisme de concurrence loyale entre les entreprises. Il faut également promouvoir davantage le commerce pour permettre aux entreprises d’élaborer leur marque en collaboration directe avec les agriculteurs. D’autre part, le gouvernement est appelé à donner toutes les informations, sans restriction, sur les marchés d’importation et à lever la politique du cours plancher d’exportation.
Texte et photo : Truong Giang/CVN