>>Fessenheim : redémarrage du dernier réacteur après un arrêt automatique
>>Début de la fin pour la centrale de Fessenheim, après des années de remous
Panneau routier près de la centrale nucléaire de Fessenheim le 27 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'opération, similaire à celle qui avait conduit à l'arrêt du premier réacteur le 22 février, doit démarrer lundi 29 juin à 23h30, avec une baisse progressive de la puissance du second réacteur, selon un porte-parole d'EDF.
Lorsque sa puissance nominale atteindra "8%", mardi 30 juin à 02h00 du matin, la centrale sera alors définitivement déconnectée du réseau électrique, a-t-il ajouté.
Installée en bordure du Rhin, près de l'Allemagne et de la Suisse, la plus vieille centrale de France cessera pour toujours de produire de l'électricité.
"Première"
Son démantèlement pourra alors commencer. Il s'annonce long : 15 ans sont prévus pour démonter les deux réacteurs, à commencer par l'évacuation du combustible hautement radioactif qui, selon le calendrier prévu, s'achèvera en 2023.
Le démantèlement proprement dit, inédit en France à cette échelle, devrait débuter à l'horizon 2025 et se poursuivre au moins jusqu'en 2040. "C'est la première fois qu'une centrale nucléaire à eau pressurisée (la technologie qui équipe les 56 réacteurs restants du parc français, ndlr) est arrêtée puis démantelée intégralement", explique un porte-parole d'EDF.
Auparavant, d'autres centrales avaient subi le même sort, comme celle de Brennilis, dans le Finistère, mais elles utilisaient des technologies différentes, précise-t-il.
Victoire pour les antinucléaires français, allemands et suisse, dont certains ont milité pendant des décennies contre Fessenheim, cette fermeture suscite au contraire la colère des salariés de la centrale et de la plupart des 2.500 habitants de la bourgade éponyme.
"On avance inéluctablement vers la fin (...) cette situation ressemble à un génocide économique, social et écologique. Courage aux salariés de #Fessenheim", a tweeté vendredi 26 juin la CGT de la centrale.
Seuls soixante salariés EDF resteront pour conduire son démantèlement vers 2024. Fin 2017, ils étaient encore 750 ainsi que 300 prestataires.
Quant aux habitants de ce village autrefois modeste, ils ont vécu pendant des décennies grâce aux importantes retombées économiques et fiscales de cette installation et craignent un grand trou d'air économique : aucun projet n'est officiellement arrêté pour l'après-Fessenheim.
AFP/VNA/CVN