>>Californie: la sécheresse alimente des incendies meurtriers
>>Un incendie en passe de devenir le plus vaste de l'histoire de la Californie
lex Schenck, 15 ans, tente de sauver sa maison des flammes du "Ranch Fire" près de Clearlake Oaks (Californie), le 4 août. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Battu il y a quelques mois à peine, le record du feu le plus destructeur en termes de superficie brûlée est tombé lundi soir 6 août et appartient désormais au "Mendocino Complex", qui continuait sa course folle dans les collines boisées, escarpées et difficilement accessibles autour de Clear Lake, au nord de San Francisco.
Selon un bilan du service des pompiers Calfire à 14h00 GMT mardi 7 août, l’incendie a détruit 117.638 hectares depuis le 27 juillet. Il est composé en réalité de deux foyers mitoyens: le "Ranch Fire", circonscrit à 20%, et le "River fire", circonscrit à 78%.
Ni les obstacles naturels comme les rivières, ni les fossés aménagés artificiellement n’ont réussi à ralentir le "Ranch Fire", que les pompiers combattent à l’aide de plusieurs avions bombardiers d’eau, deux Douglas DC-10 et un Boeing 747.
"Si le #Mendocinocomplex était une ville, ce serait la quatorzième plus grande des États-Unis. Plus grand que New York, Chicago, Philadelphie et Houston", a tweeté mardi 7 août Cal OES, le bureau des services d’urgence du gouverneur de Californie.
Carte des zones touchées par l’incendie "Mendocino Complex" en Californie, au 7 août. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le record était détenu depuis décembre 2017 par l’incendie "Thomas" et ses 114.078 hectares réduits en cendres. Depuis mi-juillet, une dizaine de personnes - dont au moins quatre pompiers - ont été tuées par les nombreux incendies qui ravagent l’État le plus peuplé des États-Unis. Les services forestiers de Californie ont décompté huit incendies majeurs mardi 7 août.
Légèrement plus au nord du "Mendocino Complex", les soldats du feu étaient aux prises avec le "Carr Fire" qui était mardi matin 7 août le douzième plus important de l’État avec près de 68.000 hectares détruits depuis le 23 juillet. Il était circonscrit à 47% mardi matin 7 août et a détruit plus de 1.600 bâtiments, dont un millier d’habitations.
Il sévit près de la ville de Redding et mobilisait mardi matin 7 août plus de 4.700 pompiers, dont plus d’une cinquantaine arrivés d’Australie et de Nouvelle-Zélande.
"Ravines raides"
"L’incendie est situé dans des ravines raides avec des expositions diverses aux vents qui compliquent les efforts des pompiers", a expliqué Calfire.
Si intense qu’il a généré un tourbillon semblable à une tornade de feu, il a été provoqué selon les autorités par la "défaillance mécanique d’un véhicule" ayant provoqué des étincelles dans une zone devenue une véritable poudrière en raison de la sécheresse.
Les panaches de fumée des incendies "Carr" et "Ferguson", photographiés depuis la Station spatiale internationale le 7 août. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Quand au "Ferguson Fire", qui a nécessité la fermeture partielle du parc national de Yosemite en pleine saison touristique, les pompiers ont continué leur lente progression pour le maîtriser mardi matin 7 août à près de 40%. Il a ravagé depuis le 13 juillet plus de 36.000 hectares.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été évacuées depuis mi-juillet même si certaines ont été autorisées à rentrer chez elles ces derniers jours après le passage des flammes.
Ces feux sont "extrêmement rapides, extrêmement agressifs, extrêmement dangereux", avait décrit lundi 6 août Scott McLean, un chef adjoint de Calfire.
"Voyez comme c’est devenu énorme en seulement quelques jours (...). Voyez à quelle vitesse cet incendie du Mendocino Complex est monté dans le classement des sinistres", a-t-il souligné.
Combattre les feux de forêt
Le président américain Donald Trump a déclaré dimanche matin 5 août l’état de catastrophe naturelle en Californie, ordonnant une assistance fédérale aux autorités locales pour les efforts de reconstruction et le déblocage de fonds pour les personnes affectées dans le comté de Shasta, affecté par le feu "Carr".
Dans plusieurs tweets postés lundi 6 août, il a incriminé le manque d’eau pour combattre les brasiers et a recommandé de "couper des arbres", s’en prenant aux lois de protection de l’environnement plutôt qu’au changement climatique.
Selon lui, les incendies californiens sont "amplifiés" par "les mauvaises lois environnementales qui ne permettent pas d’utiliser correctement d’énormes quantités d’eau facilement accessibles". "C’est détourné dans l’océan Pacifique. Il faut aussi couper des arbres pour empêcher le feu de se propager", a-t-il poursuivi.
Un largage de produit retardateur de flammes le 5 août sur le "Ranch Fire", près de Clearlake Oaks (Californie). |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le milliardaire républicain a retiré en 2017 les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat.
En réalité, "nous avons plein d’eau pour lutter contre ces incendies mais soyons clairs: c’est notre climat modifié qui entraîne des feux plus graves et plus destructeurs", a déclaré au quotidien New York Times Daniel Berlant, sous-chef adjoint de Calfire.