La Bourse de Paris rattrapée par des craintes monétaires et sanitaires

La Bourse de Paris évoluait en nette baisse, de 1,25%, mardi 23 novembre dans les premiers échanges, les investisseurs se montrant craintifs entre l'anticipation d'un durcissement monétaire plus précoce qu'attendu aux États-Unis, et la situation sanitaire qui se dégrade en Europe.

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La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'indice vedette CAC reculait nettement de 82,50 points à 7.016,50 points vers 9h30. La veille, il avait perdu 0,10%.

La cote parisienne est sur la voie d'une quatrième séance de baisse consécutive, ce qui n'était plus arrivé depuis la mi-août.

"Les probabilités de hausse de taux d'intérêt [directeurs] ont repris l'ascendant" après la reconduction à la tête de la Réserve fédérale américaine (Fed) de Jerome Powell, remarque John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

"Le durcissement de la politique monétaire est maintenant lancé. Et la pression est d'autant plus forte que la Maison Blanche suit désormais de près l'évolution de l'inflation", ajoute aussi Tangi le Liboux, analyste de courtier Aurel BGC.

Jerome Powell, qui doit encore être confirmé par le Sénat, a assuré lundi 22 novembre que la Fed agirait pour que l'inflation ne "s'enracine pas" alors que le rythme de la hausse des prix est le plus rapide depuis des décennies.

Les marchés anticipent donc désormais une première hausse des taux d'intérêt de la Fed plus tôt qu'il y a quelques semaines, et ainsi qu'une réduction plus forte de son soutien à l'économie.

En conséquence, les rendements sur le marché obligataire ont monté, et le dollar s'est renforcé.

Par ailleurs, "l'évolution de la pandémie fait son retour dans les salles de marché comme principal point d'attention", note aussi Christopher Dembik, directeur stratégie et macro-économie de Saxo Banque.

Ainsi, l'Allemagne s'est vivement inquiétée lundi de l'essor des contaminations au COVID-19, qui a conduit Washington à déconseiller aux Américains de s'y rendre.

"La situation sur le front de la pandémie se tend en France. Nous n'éviterons certainement pas de nouvelles mesures de restriction", estime aussi M. Dembik, ce qui risque de fragiliser le rythme de la reprise économique.

La croissance de l'activité du secteur privé en France s'est accélérée au mois de novembre grâce aux services, selon un indice provisoire publié mardi 23 novembre par le cabinet IHS Markit.

Malgré un repli de la production manufacturière, l'indice Flash qui mesure cette activité a atteint son niveau le plus élevé en quatre mois, à 56,3 contre 54,7 en octobre, précise le cabinet. Une valeur supérieure à 50 marque une expansion de l'activité, une valeur inférieure à ce niveau indique une contraction.

Trigano freine brutalement

Le numéro un européen du camping-car Trigano plongeait de 10,65% à 155,20 euros après la publication de ses résultats lundi 22 novembre. Le groupe a prévenu dans ses perspectives que "la forte progression de la demande ne se traduira pas par une augmentation proportionnelle des ventes en raison des difficultés d'approvisionnement", qui pourraient durer au-delà du premier semestre. Les analystes d'Oddo BHF ont aussi baissé la recommandation du titre à "neutre", selon l'agence financière Bloomberg.


AFP/VNA/CVN

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