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La BEV a averti les banques de la nécessité de limiter l’octroi de crédits aux projets relatifs à l’immobilier, aux ouvrages de communication, au marché boursier et à la consommation. Le Dr Nguyên Quôc Hùng, directeur du Département des crédits aux filières économiques au sein de la BEV, a affirmé que “la banque centrale ne préconise pas un arrêt de l’octroi des prêts, mais un choix plus judicieux des projets par les banques afin de choisir ceux répondant aux critères de faisabilité et d’efficacité”.
La croissance du crédit est prévue à 15% cette année, contre 18,17% en 2017. |
Photo: Quôc Viêt/VNA/CVN |
Pour le 2e semestre de l’année, la BEV souligne la qualité du crédit, au lieu de l’élargissement de la croissance. En particulier, elle resserre l’octroi des crédits en devises, afin de mettre fin à la fourniture de prêts en devises dans l’avenir, dans une optique de lutte contre la dollarisation de l’économie nationale. Dans le secteur immobilier, répondant à cette directive de la BEV, plusieurs banques se tournent vers l’octroi de crédits aux acheteurs, et non plus aux investisseurs comme auparavant. La limitation des crédits aux projets immobiliers s’explique également par la réduction de l’utilisation des sources de fonds à court terme pour accorder des prêts sur les moyen et court termes. Cette action des banques rentre dans le cadre d’un processus adopté par la BEV. Quant aux prêts à la consommation, ils sont aussi freinés comme le souhaite la Banque d’État, qui veut contrôler la croissance du secteur à 20% contre 30% ces dernières années.
Selon des experts, la forte hausse du crédit à la consommation va de pair avec la croissance économique. Pourtant, elle crée aussi des risques de faillite aux banques et aux emprunteurs. Une croissance de 20-25% du crédit à la consommation est raisonnable, sont unanimes les experts. Fin juillet 2018, la croissance du crédit a augmenté de 7%. Pour toute l’année, elle est prévue à 15%, soit moins qu’en 2017 avec 18,17%. La BEV encourage toujours les prêts aux filières et projets prioritaires que sont la restructuration agricole, le développement de l’aquaculture, l’industrie auxiliaire, les entreprises d’export, de hautes technologies et les PME.
Une politique de crédit flexible
La banque centrale affirme vouloir continuer de contrôler étroitement les crédits accordés aux projets immobiliers et d’ouvrages de communication réalisés par convention BOT (Bâtir - Opérer - Transférer) et BT (Bâtir - Transférer), ainsi qu’aux grands comptes pour les prêts à moyen ou long termes.
En ce qui concerne les projets d’ouvrages de communication sous forme de BOT ou de BT, l’encours total des prêts n’est pas important, mais il se concentre dans certaines banques. Le taux de créances douteuses des projets de ce genre occupe seulement 0,1%. Ce qui est inquiétant, c’est que les prêts accordés à ces ouvrages ont souvent un délai de 15-20 ans, alors que la capacité financière des investisseurs est souvent faible.
Ce sont les projets immobiliers et projets sous forme de BOT ou de BT qui demandent souvent un prêt excédant la limite tolérée. Selon la règle en vigueur, les banques ne sont pas autorisées à octroyer un prêt dépassant de 15% le capital propre du client. Pourtant, dans le passé, la BEV avait demandé au gouvernement l’autorisation d’accorder des prêts dépassant ce plafond, ce en faveur de grands projets. Dans l’immédiat, la Banque d’État mettra fin à cette opération. Pour financer les grands projets, elle recommande une coopération entre les banques commerciales.
Thê Linh/CVN