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L'attaquant brésilien du Paris SG, Neymar, lors du match de Ligue 1 face à Marseille, au Parc des Princes, le 13 septembre. |
L'affaire Neymar est en train de réléguer au second plan le piteux début de saison du PSG qui, moins d'un mois après sa finale de Ligue des champions perdue contre le Bayern Munich (1-0), se traîne à la 17e place de la L1 avec deux défaites en autant de matches.
Durant ce match sulfureux, marqué en fin de rencontre par l'exclusion de cinq joueurs, dont Neymar pour avoir giflé Alvaro Gonzalez à l'arrière de la tête, l'attaquant brésilien du PSG s'est plaint auprès des arbitres, en répétant à de très nombreuses reprises "racismo, no !" ("le racisme, non!", en espagnol), en pointant le défenseur espagnol.
"Hier, je me suis perdu dans le match et j'ai manqué de sagesse", a expliqué le Brésilien lundi 14 septembre sur son compte Instagram.
"Mes coéquipiers et moi avons demandé de l'aide aux arbitres, et nous avons été ignorés. C'est ça le sujet", a également écrit Neymar, qui se dit "triste de voir le sentiment de haine que l'on peut provoquer quand on se révolte à chaud".
Le PSG a apporté son soutien à sa star qui, après le match, s'en était violemment pris sur les réseaux sociaux à Alvaro Gonzalez ("Mon seul regret c'est de ne pas avoir frappé ce connard au visage").
"Le PSG soutient fermement Neymar qui lui a rapporté avoir été victime d'insultes racistes par un joueur adverse", a indiqué le club dans un communiqué.
"Le Paris Saint-Germain compte sur la commission de discipline de la LFP pour enquêter et faire la lumière sur ces faits. Le club se tient à sa disposition pour collaborer au déroulement des investigations", a-t-il poursuivi en martelant qu'"il n'y a pas de place pour le racisme dans la société, le football ou nos vies".
"Gonzales n'est pas raciste"
Le défenseur de Marseille, Alvaro Gonzalez (gauche), retient l'attaquant brésilien du Paris-SG, Neymar, lors du match de Ligue 1 au Parc de Princes, le 13 septembre. |
L'OM, vainqueur dimanche 13 septembre pour la première fois du "Clasico" en neuf ans, a rapidement répliqué.
"Alvaro Gonzalez n'est pas raciste, il nous l'a démontré par son comportement au quotidien depuis son arrivée au club, ainsi qu'en ont déjà témoigné ses coéquipiers", écrit le club phocéen, qui se qualifie de "symbole-même de l'antiracisme dans le sport professionnel français".
"Le club se tient à la disposition de la commission de discipline pour coopérer pleinement à l’enquête sur l’ensemble des évènements qui ont émaillé cette rencontre, et les 24 heures qui les ont précédés", poursuit le texte.
C'est donc la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) qui se retrouve en première ligne.
Elle a annoncé en début d'après-midi qu'elle allait se pencher dès mercredi 16 septembre sur les cinq cartons rouges distribués à la fin du match pour déterminer le nombre de matches de suspension encourus par les Parisiens Neymar, Layvin Kurzawa et Leandro Paredes, et par les Marseillais Dario Benedetto et Jordan Amavi.
SOS Racisme réclame une enquête
Selon le barème disciplinaire de la Fédération française de football utilisé comme référence pour la Ligue 1, un joueur se rendant coupable d'un "acte de brutalité/coup" peut être puni jusqu'à sept matches de suspension si celui-ci intervient en dehors d'une action de jeu, sans entraîner de blessure.
La commission peut décider de lancer une instruction sur ces actes supposés, à partir du rapport rendu par l'arbitre et en s'appuyant sur les images de télévision. Tout comportement raciste est passible d'une suspension maximale de dix matches.
Ces accusations de racisme ont fait réagir le conseil national d'éthique (CNE), instance dépendant de la Fédération française de football, mais aussi SOS Racisme.
"Le climat dans lequel s'est préparé et déroulé le match de la 3e journée de championnat de Ligue 1, Paris Saint-Germain - Olympique de Marseille, n'est pas acceptable. Le match d’hier, ainsi que l’avant et l’après-match, ont réuni beaucoup de ce que nous ne souhaitons plus voir sur un terrain et en marge d'une rencontre sportive", a regretté le CNE.
"Ces propos, s’ils ont été tenus, apparaissent bien plus graves que des fautes de jeu", note de son côté SOS Racisme qui demande à la LFP d’ouvrir une enquête.
L'affaire Neymar fait réagir au Brésil aussi.
"Il n'y a pas de place pour les gens qui proclament la haine ou le racisme. Ne te laisse pas guider par la haine, mon frère", a écrit sur Instagram Daniel Alves, son ex-coéquipier au FC Barcelone, au Paris SG et en sélection brésilienne.
AFP/VNA/CVN