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Le président des États-Unis Donald Trump le 8 octobre à la Maison Blanche. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Je ne couvre pas du tout" les Saoudiens, a assuré le président des États-Unis à des journalistes à la Maison Blanche. "Je veux juste savoir ce qui se passe", a-t-il ajouté, expliquant s'attendre à ce que la vérité éclate "d'ici à la fin de la semaine" alors que sont publiés dans la presse des détails effroyables sur le possible assassinat.
Un prochain indice de la position américaine devrait venir de la décision du secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, qui a promis de décider jeudi 18 octobre, "sur la base du rapport du secrétaire d'État Mike Pompeo" de retour d'Arabie saoudite, s'il se rend ou non à une conférence économique organisée à Ryad et boycottée par un nombre croissant de personnalités.
Signe de la complexité du dossier pour les Américains, Donald Trump, dont le mandat a été jusqu'ici marqué par un resserrement des relations avec la monarchie du Golfe, n'a pas cherché à masquer les énormes intérêts stratégiques qui lient les États-Unis à l'Arabie saoudite.
Il a souligné que Washington avait besoin du royaume sunnite dans la lutte contre le terrorisme et contre l'Iran chiite. Et insisté une nouvelle fois sur la coopération militaire et sa dimension économique, soucieux, dit-il, de ne pas perdre "un énorme contrat" d'armement qu'il chiffre à 110 milliards de dollars - même si l'essentiel des ventes ne s'est pas encore concrétisé.
"Conflits d'intérêts"
"Les Saoudiens sont d'excellents partenaires" sur beaucoup de sujets, "et il faut bien garder à l'esprit qu'on a beaucoup des relations importantes, des relations financières entre des sociétés américaines et saoudiennes, des relations gouvernementales", a renchéri Mike Pompeo.
À cet égard, des sénateurs démocrates ont réclamé que le président Trump rende publics ses éventuels liens financiers avec le géant pétrolier, s'inquiétant d'éventuels "conflits d'intérêts".
Sous une pression croissante, les autorités saoudiennes nient avoir connaissance du sort de Jamal Khashoggi, qui s'est installé aux États-Unis en 2017 après être tombé en disgrâce à la cour. Mais de nouveaux indices accréditent la thèse d'un assassinat du journaliste au consulat saoudien d'Istanbul, où sa trace s'est officiellement perdue le 2 octobre.
Des informations du New York Times, photos à l'appui, renforcent les soupçons à l'encontre de Ryad: selon le quotidien, l'un des hommes identifiés par les autorités turques comme faisant partie du commando de 15 agents dépêchés par Ryad et suspectés de l'avoir tué fait partie de l'entourage du prince hériter saoudien Mohammed ben Salmane, dit "MBS". Trois autres appartenaient aux services de sécurité rattachés au jeune dirigeant.
AFP/VNA/CVN