Karzaï demande à l'OTAN de cesser ses opérations meurtrières en Afghanistan

Le président afghan Hamid Karzaï a demandé le 12 mars à ses alliés de l'OTAN de cesser leurs opérations militaires dans le pays pour éviter de tuer des civils, lors d'un déplacement dans l'Est où les soldats étrangers sont accusés de plusieurs bavures récentes.

C'est la première fois que M. Karzaï, porté au pouvoir par l'Occident à la fin 2001 mais qui ne cesse de dénoncer les victimes civiles des bavures de la force de l'OTAN, réclame une mesure aussi radicale à ses alliés.

Son porte-parole, Waheed Omer, a toutefois relativisé ses déclarations après cette intervention : il a estimé que M. Karzaï n'avait fait que demander à nouveau à l'OTAN de cesser les opérations qui tuent des civils, en général les bombardements aériens et les raids ciblés contre des rebelles présumés.

Interrogé dans l'après-midi par l'AFP, la force internationale de l'OTAN en Afghanistan (Isaf) n'a pas souhaité réagir aux propos de M. Karzaï.

Cette déclaration du président afghan intervient deux jours après qu'un de ses proches a été tué par les forces internationales dans le bastion familial situé dans la province méridionale de Kandahar.

M. Karzaï s'exprimait le 12 mars devant près de 500 chefs de tribus à Asadabad, capitale de Kunar, un bastion taliban frontalier du Pakistan où Kaboul accuse l'OTAN d'avoir tué 74 civils ces dernières semaines. Dans l'assistance se trouvaient également des proches des victimes de ces bombardements.

"À l'occasion de cette rencontre, je voudrais demander à l'OTAN et aux États-Unis, avec honneur et humilité, et sans arrogance, de cesser leurs opérations dans notre pays", a-t-il déclaré, ajoutant : "Nous sommes un peuple très tolérant, mais notre tolérance est à bout".

La solution à la guerre contre le terrorisme internationale "n'est pas dans notre pays" mais "dans les régions que nous avons montrées du doigt depuis neuf ans, et qu'ils (l'OTAN, ndlr) connaissent eux-mêmes", a ajouté M. Karzaï.

Le président afghan n'a cessé ces dernières années de demander aux forces internationales d'attaquer les bases arrière des rebelles talibans à l'étranger, notamment au Pakistan voisin, plutôt que dans les villages afghans.

Devant l'assistance, M. Karzaï a pris dans ses bras une petite fille amputée de la jambe après un bombardement de l'OTAN, et s'est mis à pleurer. "Je veux que vous preniez des photos de cette petite fille et de ses blessures et que vous les montriez à vos autorités", a-t-il déclaré aux représentants de la force de l'OTAN présents sur place : "Nous remercions l'Occident et sommes content de tout ce qu'ils ont fait pour nous. Nous ne nous plaignons pas si nous sommes tués par des terroristes, mais si nous le sommes par nos alliés, nous avons le droit de nous plaindre. Jusqu'à quand vais-je continuer à aller à des funérailles aux quatre coins de l'Afghanistan? Si les étrangers nous considèrent comme leurs amis, ils ne devraient pas tuer leurs amis", a-t-il conclu.

Près de 140.000 soldats étrangers, aux deux tiers américains, sont déployés dans le pays pour soutenir le faible gouvernement de M. Karzai face à la rébellion des talibans. L'OTAN a prévu de transférer aux forces afghanes la responsabilité de la sécurité de l'ensemble du pays d'ici la fin 2014.

AFP/VNA/CVN

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