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Le pass vaccinal entre en vigueur alors que l'allègement des restrictions se profile. |
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"Pour nous, le pass vaccinal ne change pas grand-chose", confie Alain Deriot, gérant du restaurant Jour de pêche à Lille, dont la clientèle est "souvent vaccinée".
"Les petits contrôles de pass à l'entrée, on sait faire (...) Mais les contrôles d'identité, je ne me vois pas les faire, c'est intrusif", souligne-t-il, alors que la loi autorise désormais les gérants d'établissements à contrôler l'identité des clients en cas de doute sur le pass présenté.
Même son de cloche pour César Armand, du bar lillois Les Arts : "Bien sûr, parfois on a des doutes quand on regarde la date de naissance et que la tête de la personne ne correspond pas, mais moi je ne suis pas policier".
Sammy, serveur dans un café à Paris, relève que, de toute façon, la levée des restrictions sera "vite là", le gouvernement ayant annoncé la fin du port du masque en extérieur et du télétravail obligatoire le 2 février, puis la réouverture des discothèques et le retour de la consommation au comptoir le 16 février.
Mais désormais un test négatif ne suffit plus, comme c'était le cas avec le pass sanitaire, sauf pour accéder aux établissements et services de santé : à partir de 16 ans, il faut justifier d'un statut vaccinal contre le COVID-19 pour accéder aux activités de loisirs, restaurants et bars (sauf restauration collective), foires ou transports publics interrégionaux (avions, trains, cars).
"Pas une contrainte"
Pas de grand changement pour la salle de sport Elancia, à Lannion : "Personne ne m'a montré un QR code pour un PCR valable 24h00. Pour la troisième dose, on revérifie (...) c'est ça qui active la carte. J'ai deux adhérents qui ne sont pas vaccinés, on a suspendu leur abonnement", explique sa responsable, Alexia Le Cam.
Le pass vaccinal "ne sera pas une contrainte supplémentaire", a estimé Didier Chenet, président du GNI, syndicat patronal des indépendants de l'hôtellerie restauration, sur Europe 1.
Évolution en France du nombre de nouveaux cas, hospitalisations, entrées en soins critiques et décès, totaux et tendances pour ces quatre indicateurs, au 23 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Hors micro-États, la France est le pays d'Europe avec l'incidence la plus élevée, avec 3.733 cas pour 100.000 habitants ces sept derniers jours, selon un comptage de l'AFP. En revanche, avec 2,46 décès pour 100.000 habitants en sept jours, le pays est le 20e en Europe.
La plupart des dispositions du projet de loi, adopté le 16 janvier par le Parlement après des débats houleux, ont été validées vendredi 21 janvier par le Conseil constitutionnel à l'exception, en pleine campagne présidentielle, de la possibilité d'exiger un pass sanitaire lors de meetings politiques.
Rares primo-vaccinés
Encore vilipendé par 40.000 manifestants samedi 22 janvier selon le ministère de l'Intérieur, le pass ne poussera pas Laurence à franchir le pas : "plus on va mettre une coercition sur mon corps, sur ma liberté, plus ma décision sera renforcée", affirme cette quinquagénaire qui travaille dans l'éducation nationale et vit dans un territoire rural du Nord.
Elle se déplacera désormais en "Blablacar".
"Il y a beaucoup de gens qu'on ne voyait déjà plus depuis que les tests sont devenus payants. Les gens ne payent pas 30 euros pour venir boire un café", confie Nicolas Seurot gérant du bar de l'Hôtel de Ville à Vannes.
À Rennes, Laure Vuillemin, non vaccinée de 47 ans, a été testée positive samedi, ce qui validera son pass : "C'est réglé pour six mois mais je ne fais pas la maligne parce qu'il paraît qu'au 6e jour les symptômes peuvent être pénibles".
Difficile d'estimer le nombre de personnes privées de pass (non vaccinées ET non contaminées ces derniers mois) mais dans des centres de vaccination, les primo-vaccinés sont rares : 12 sur 500 à Brequigny et 4 sur 350 à Saint-Grégoire, dans la région de Rennes. Selon les chiffres du ministère de la Santé, plus de 52,4 millions de personnes sont "entièrement vaccinées" en France.
AFP/VNA/CVN