>>Plus de 91% des candidats ont eu leur bac du premier coup, un record
Épreuve de philosophie le 17 juin au lycée Hélène Boucher à Paris. |
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Depuis 08h00, les 525.760 élèves de lycées généraux et technologiques planchent sur quatre sujets au choix, au lieu de trois.
"C'est la seule épreuve écrite de bac qu'on aura dans notre vie. C'est important", a expliqué Ilona Cuestas, 17 ans, devant le lycée Saint-Sernin, dans le centre de Toulouse, avant d'aller passer l'épreuve.
L'enjeu de cette épreuve s'est toutefois réduit après d'autres annonces d'aménagement en raison de la crise sanitaire : c'est la meilleure note qui sera retenue, entre celle obtenue à l'épreuve et celle du contrôle continu, à condition d'avoir rendu sa copie, même blanche.
"Il me semblait indispensable que chacun travaille jusqu'au bout et que ce rituel important du bac soit maintenu le plus longtemps possible", a déclaré jeudi matin 17 juin sur France Inter le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, en se défendant de tout "bac au rabais".
Pandémie oblige, tous les candidats devront plancher en étant masqués sur des bureaux espacés et nettoyés. Et pas d'examens pour les candidats identifiés comme cas contacts ou positifs au COVID-19 : ils seront convoqués à une session de remplacement en septembre.
L'épreuve de philosophie donne depuis les années 70 le coup d'envoi des épreuves du baccalauréat.
Cette année, pour réduire la pression après une année de Terminale chamboulée par le COVID, le contrôle continu représentera au minimum 82% de la note finale des candidats au bac général et technologique, l'épreuve écrite de philosophie et celle du grand oral correspondant aux 18% restants.
Devant les lycées jeudi matin 17 juin, une partie des élèves avouaient une baisse du niveau de stress à la suite des aménagements annoncés par le ministère.
"C'est un soulagement qu'on tienne compte du contrôle continu. Du coup, il n'y a pas de stress, on vient pour le plaisir", soulignait Jade Augustin, 17 ans, devant le lycée toulousain Saint-Sernin.
Copies blanches
Dans le XXe arrondissement de Paris, devant le lycée Hélène Boucher, Tristan, 16 ans, en jean basket, avouait ne pas avoir l'impression de passer le bac. "J'avais 15 de moyenne et je pense que c'est difficile à avoir à l'épreuve donc je n'ai pas beaucoup révisé".
Au lycée Hélène Boucher à Paris, sujet du baccaulérat de philosophie tombé le 17 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Channel, 17 ans, est elle "un peu stressée" avant cette épreuve qu'elle dit avoir "attendu presque toute (sa) vie". Elle a révisé dans l'espoir de dépasser sa moyenne de l'année.
À Lille, les élèves du lycée privé général et technologique Ozanam sont arrivés à l'épreuve de philosophie sous un violent orage.
Rémi Hage, 18 ans, casquette sur la tête et masque sur le nez, explique avoir travaillé pour améliorer ses 15,37 de moyenne et "avoir au moins la mention Bien".
Hector Louvegnies, 17 ans, cheveux ondulés sur les épaules, vise la même mention et dit avoir "un peu révisé". Mais celui qui veut devenir ingénieur reste "vraiment déçu qu'il n'y ait pas les épreuves de spécialité", annulées au profit du contrôle continu, "ça aurait été plus équitable".
Pour cette première édition du bac Blanquer, né de la réforme de juillet 2018, quelque 715.000 candidats aux bacs généraux, technologiques et professionnels vont tenter de décrocher le précieux diplôme.
Plus de la moitié (53,7%) présentent le bac général - qui se compose désormais d'un tronc commun de matières et d'enseignements de spécialités choisis à la carte -, 26,5% le professionnel et 19,8% le technologique.
Du côté des professeurs, certains regrettaient le maintien de l'épreuve de philo et la possibilité laissée aux élèves de rendre copie blanche.
"Les élèves vont venir jeudi pour faire simplement acte de présence", constate Nicolas Franck, président de l'association des professeurs de philosophie de l'enseignement public (Appep), en dénonçant une "mascarade". "Personne ne prend cette épreuve au sérieux, mais ça mobilise de nombreuses personnes partout en France... certainement pour rien".
Jeudi après-midi 16 juin, plus de 535.639 candidats de Première passeront eux l'épreuve anticipée de français, avec un nombre de sujets doublés.
Les résultats du bac seront dévoilés le 6 juillet. Les rattrapages démarreront dès le lendemain et se tiendront jusqu'au 9 juillet.
Depuis 2012, le taux de réussite au baccalauréat dépasse les 80%. L'an dernier, 95% des candidats au bac ont été reçus, un niveau record. Le nombre d'admis devrait être particulièrement élevé cette année encore.
Mercredi 16 juin, au vu de l'amélioration de la situation sur le front de la pandémie, le gouvernement a annoncé la fin de l'obligation du port du masque à l'extérieur, y compris dans les cours de récréation, toute en précisant qu'il devra être maintenu en classe.
AFP/VNA/CVN