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Les membres du CIO à Buenos-Aires réunis le 9 octobre pour discuter de l'organisation des JO 2026. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le référendum populaire prévu le 13 novembre aura donc lieu comme prévu. Les Calgariens auront ainsi le dernier mot et décideront si leur ville reste ou pas dans la course contre Milan et Stockholm pour décrocher les Jeux olympiques d'hiver 2026, près de quatre décennies après avoir organisé ceux de 1988.
À l'issue de huit heures de débats, les 15 conseillers municipaux de Calgary se sont prononcés sur une motion qui proposait d'interrompre l'aventure olympique. Une majorité de 10 sur 15 était requise, seuls huit conseillers ont voté pour la motion, qui a donc été rejetée.
"Si vous regardez le processus olympique dans le monde, il divise partout... je crois que c'est ce qui s'est passé ici", a commenté l'une des conseillères, Druh Farrell, lors d'échanges parfois tendus entre partisans et opposants.
Cette décision met fin à une crise provoquée le week-end dernier par le maire de la ville, Naheed Nenshi. Ce dernier avait créé la surprise en écrivant au Premier ministre Justin Trudeau pour lui demander de "trouver un accord d'ici lundi 29 octobre" sur le partage des coûts entre Ottawa, la province et la ville, faute de quoi il retirerait sa candidature.
Les discussions se sont poursuivies jusque tard lundi 29 mais mardi 30 octobre le comité municipal chargé d'organiser la candidature de Calgary jugeait les efforts promis par Ottawa insuffisants. Et proposait au conseil municipal de se prononcer mercredi 31 octobre sur une motion visant à renoncer purement et simplement aux JO, jugés trop coûteux pour les contribuables calgariens. La candidature de Calgary semblait alors compromise.
Mais mardi soir 30 octobre, à quelques heures du vote, nouveau rebondissement: Ottawa et la province de l'Alberta ont annoncé qu'un accord avait été trouvé. Le montant global des coûts publics était revu à la baisse, passant de trois à 2,875 milliards de dollars canadiens (1,9 milliard d'euros). Le gouvernement fédéral s'est engagé à verser la moitié de cette somme et la province de l'Alberta 700 millions, le reste revenant à Calgary.
Photo d'archives de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de 1988 à Calgary, au Canada, le 13 février. |
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"Je suis préoccupé parce que nous avons des chiffres qui évoluent et très, très peu de temps pour que les Calgariens puissent prendre une décision éclairée" lors du référendum du 13 novembre, a déclaré l'auteur de la motion, Evan Wooley.
"Nous n'avons pas tenu notre promesse" d'informer les Calgariens sur le montage financier complexe au moins un mois avant le référendum, a renchéri Druh Farrell.
Ayant organisé les JO d'hiver de 1988, Calgary dispose déjà d'infrastructures olympiques, mais des travaux supplémentaires restent nécessaires. Ils sont estimés à plus de cinq milliards de dollars canadiens (3,3 milliards d'euros), dont plus de la moitié financés par des fonds publics.
"Allez les jeux"
À l'extérieur de la mairie, plusieurs dizaines de supporteurs de la candidature de la ville vêtus de tenues sportives aux couleurs du Canada agitaient des pancartes où étaient écrit des slogans, comme "Allez les Jeux!" ou "Laissez-nous voter" (le 13 novembre).
Le Premier ministre Justin Trudeau lui-même a réaffirmé son soutien à la candidature canadienne. "Nous soutenons la candidature de Calgary. Calgary est une ville de classe mondiale. Ce serait génial d'accueillir les JO au Canada", a-t-il déclaré à Ottawa.
La ville hôte des Jeux olympiques d'hiver 2026 sera désignée en juin 2019 à Lausanne, siège du CIO. Trois candidatures sont encore en compétition: Calgary, Milan/Cortina d'Ampezzo (Italie) et Stockholm.
Plusieurs villes un temps intéressées ont finalement renoncé, faute de soutien populaire, comme Sion (Suisse) et Schladming/Graz (Autriche).
Un vote négatif de Calgary, lors du référendum du 13 novembre, réduirait un peu plus le choix du CIO confronté à une raréfaction des candidatures pour les JO d'hiver alors que les énormes dépenses pour l'organisation des JO de Sotchi en 2014 ont refroidi les ambitions.