JO-2020 : à Tokyo, la flamme et le sport enfin, le COVID-19 toujours

Elle a vacillé et a même failli s'éteindre à cause de la pandémie de COVID-19 : la flamme olympique va finalement briller à Tokyo avec un an de retard à partir de vendredi 23 juillet pour deux semaines d'exploits sportifs, toujours sous la menace du coronavirus.

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L'arrivée de la flamme olympique à Tokyo, le 9 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

C'est peut-être le décompte quotidien le plus important et attendu des Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet - 8 août), premier rendez-vous planétaire organisé depuis le début de la pandémie.

Plus que le tableau de médailles, le monde entier - en particulier le Japon dont la population a jusqu'au bout été hostile à ces "Jeux de la pandémie"-, va scruter les chiffres quotidiens des cas de COVID parmi les sportifs, bénévoles et autres participants des JO.

Selon le décompte officiel rendu public par les organisateurs lundi 19 juillet, 58 cas positifs de COVID-19 ont été décelés depuis le 1er juillet, sur près de 20.000 personnes (sportifs, encadrants, journalistes) arrivés dans le pays, dont des premiers cas au Village olympique (un encadrant de l'équipe sud-africaine de football puis deux joueurs ce week-end, un joueur tchèque de beach-volley dimanche 18 juillet).

Pour rassurer l'opinion publique qui aurait préféré dans sa grande majorité un nouveau report ou l'annulation pure et simple de ces JO, les autorités nippones ont pris des mesures drastiques : tests quotidiens pour les sportifs, port du masque obligatoire pour tous, rassemblements limités au strict minimum au Village olympique, interdiction aux proches et familles des sportifs étrangers de venir au Japon et pour finir, du jamais-vu dans l'histoire des JO, absence quasi-totale de public.

Les Jeux à Tokyo, reportés d'un an le 20 mars 2020 - autre mesure inédite dans l'histoire olympique - se dérouleront devant des tribunes vides et sont décidément à part !

Environ 13 milliards d'euros

Après avoir dépensé 13 milliards d'euros, dont un surcoût de 2,3 mds à cause du report et des mesures sanitaires, Tokyo est fin prête ("la ville la mieux préparée de tous les temps pour des JO", a assuré le président du Comité international olympique Thomas Bach), mais la mégapole aux 14 millions d'habitants est soumise à un état d'urgence sanitaire, pendant toute la durée des JO, qui oblige bars et restaurants à fermer à 20h00.

On est loin de l'enthousiasme débordant qu'avait suscité la désignation de la capitale nippone comme ville-hôte des XXXIIe Jeux de l'histoire moderne le 8 septembre 2013. À la télévision, ce jour-là, des présentateurs de la télévision avaient pleuré, tandis que le pays exultait.

Le Japon se remettait alors à peine de la triple catastrophe du 11 mars 2011 (séisme, tsunami, accident nucléaire de Fukushima), qui avait fait quelque 18.500 morts. Les JO avaient aussitôt été baptisés "Jeux de la reconstruction".

C'était avant le COVID qui a profondément changé la planète et qui a fait environ 15.000 morts au Japon.

Vue aérienne du Stade national japonais, lieu principal des Jeux olympiques à Tokyo, le 19 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

La pandémie n'a pas été le seul motif de migraines et de remises en question pour les organisateurs qui ont eu à affronter leur lot de scandales, comme celui qui a poussé le président du comité d'organisation Yoshiro Mori à démissionner en février dernier pour des propos sexistes, d'un autre temps.

Sur le plan sportif, ces JO sont déjà historiques, puisque pour la première fois, il y aura autant de femmes que d'hommes à participer aux 339 épreuves au programme au nom de l'équilibre entre les sexes cher à Thomas Bach qui a également poussé pour l'inclusion de sports dits "jeunes et urbains", comme le skateaboard, le surf, le basket 3x3 ou encore l'escalade.

Riner dans l'histoire ?

Parmi les 11.090 sportifs inscrits à Tokyo, pas d'icône sportive de dimension planétaire - à l'exception peut-être du patron incontesté du tennis mondial Novak Djokovic, puisque Usain Bolt est désormais un retraité des pistes d'athlétisme, que la superstar de la NBA, LeBron James, n'a pas souhaité participer ou que les vedettes du ballon rond Neymar, Lionel Messi ou Kylian Mbappé n'ont pas été libérées par leurs clubs.

Les nageurs américains Caeleb Dressel et Katie Ledecky, leur compatriote Simone Biles (gymnastique), engagés sur tous les fronts dans leur sport, peuvent toutefois s'offrir une impressionnante collection de titres et/ou de médailles.

Traditionnel moment fort de tous JO, le 100 mètres messieurs, programmé le 1er août, s'annonce en revanche inhabituellement indécis.

Mais le sport français tient peut-être le héros de ces JO : au pays du judo, dans le "temple" du Nippon Budokan, Teddy Riner peut devenir le 30 juillet, à 32 ans, le premier triple champion olympique de l'histoire dans la catégorie-reine des lourds.

Le judo, grand pourvoyeur de podiums olympiques du sport français, comptera également sur Clarisse Agbegnenou, quintuple championne du monde et vice-championne olympique 2016, qui sera aussi la porte-drapeau de la délégation française lors de la cérémonie d'ouverture aux côtés du gymnaste Samir Aït Saïd, autre nouveauté de ces JO-2020.

Pour faire mieux qu'à Rio (42 médailles, dont dix en or), à trois ans de son rendez-vous majeur des JO-2024 de Paris, la délégation tricolore s'appuyera également sur Kevin Mayer (décathlon), Charline Picon (planche à voile), Vincent Luis (triathlon), Loana Lecompte (VTT), ses équipes de basket et handball dames et messieurs ou encore l'équitation et l'escrime, sans oublier des sports, comme le cyclisme sur piste, le tir et l'aviron qui passent brièvement dans la lumière à chaque JO.

Et ce sont les footballeurs, de retour aux JO pour la première fois depuis 1996, qui seront les premiers Français en lice, contre le Mexique dès jeudi 22 juillet, 2.872 jours depuis que Tokyo s'est vu confier l'organisation de ces Jeux définitivement hors normes.

AFP/VNA/CVN

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