Japon : consommation toujours en berne malgré un climat de l'emploi au beau fixe

Pour le 14e mois d'affilée, la consommation des ménages nippons a encore reculé en avril sur un an, alors même que le Japon n'avait pas connu une conjoncture aussi favorable sur le plan de l'emploi depuis des décennies.

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Dans les rues de Tokyo, le 9 mai.

Les dépenses des foyers de deux personnes ou plus ont reflué de 1,4% le mois dernier sur un an, une contraction à peu près égale à celle constatée en mars.

Ces chiffres tendent à confirmer que, quelles que soient les bonnes nouvelles figurant dans d'autres statistiques, les consommateurs japonais restent très anxieux et réfléchissent à deux fois avant d'ouvrir leur porte-monnaie.

Échaudés par des crises récurrentes, dont celle internationale de 2008-2009 qui a fortement marqué les esprits, ils ne veulent prendre aucun risque, au grand dam du gouvernement et de la Banque du Japon (BoJ) qui s'escriment depuis des années à améliorer les conditions de crédit pour tenter de leur faire franchir le Rubicon.

Pour le moment, et même si le pays vit sa plus longue période de croissance (5 trimestres d'affilée) depuis 11 ans, le combat pour que la consommation redevienne la locomotive est loin d'être gagné.

Le déséquilibre résultant entre l'offre et la demande est la principale raison d'un manque d'inflation intrinsèque, ce qui fait que le pays ne s'est toujours pas débarrassé du phénomène de déflation qui constitue un handicap majeur.

Et pourtant, du côté de l'emploi, le Japon est premier de la classe : avec un taux qui plafonne à 2,8% de la population active en avril (comme en février et mars), il traverse une période qu'il n'avait pas connue si favorable depuis des lustres.

Le mois dernier, le taux de chômage masculin est remonté de 0,1 point à 2,9% et celui des femmes a au contraire reflué d'autant à 2,6%.

Dans tous les cas, il s'agit du chômage intégral, c'est-à-dire ne prenant en compte que les personnes qui n'ont pas du tout travaillé dans la période considérée.

Des offres d'emplois, il y en a: en moyenne il existait le mois dernier pas moins de 148 propositions pour 100 demandes (contre 145 pour 100 en mars). Cela n'avait pas été vu depuis février 1974, soit 43 ans et deux mois, même si de très fortes disparités existent encore selon les régions et secteurs d'activités.

Là où le bât blesse cependant, c'est qu'en dépit de ce grand écart censé faire grimper les rétributions, les salaires n'augmentent pas à justes proportions de façon homogène dans tous les domaines et, qu'en outre, les emplois précaires sont de plus en plus nombreux. Ceux, et surtout celles, qui les occupent n'ayant pas la certitude de garder leur poste et peu de perspectives d'être promus, ils ne sont pas très enclins à dépenser sans compter.

AFP/VNA/CVN

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