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Le peintre français d’origine vietnamienne Lê Ngoc Thành à son atelier personnel, en décembre 2020. |
Photo : NVCC/CVN |
Pour les amoureux d’art contemporain au Vietnam, Lê Ngoc Thành (Artistik Thanh) est encore un nom peu connu. C’est tout à fait normal car ce Français d’origine vietnamienne a conquis le monde des arts en devenant peintre miniaturiste de montres de luxe. Auteur de nombreux bracelets, il profite toujours de ce travail peu connu du grand public pour aller partout dans le monde, dont deux fois à Hanoï et une fois à Hô Chi Minh-Ville.
"En 1997, j’ai fait mes études dans la bijouterie-joaillerie : c’est à ce moment que j’ai appris à fabriquer des bijoux, mais avant cela à les créer en utilisant la peinture.... Étant passionné par le dessin et la peinture, j'ai rencontré un artiste indépendant qui réalise de la peinture miniature sur cadran de montres. Et c’est à partir de ce moment, que j’ai trouvé ma voie professionnelle".
Mais Lê Ngoc Thành, fan des styles abstraits et figuratifs, ne cache pas sa passion pour l’art contemporain. Si la peinture miniaturiste est un art haut de gamme qui ne peut pas toucher que bien peu de gens, la peinture acrylique sur toile est accessible à un public plus large.
"L’aventure a commencé en 2018, lorsque mon jeune frère a créé une salle de billard dans sa maison. Je lui ai proposé de lui faire la décoration en lui dessinant quelques portraits. Jusqu’à présent, j’ai réalisé une cinquantaine de portraits que l’on m’a commandés".
Surmonter la crise sanitaire
Les peintures acryliques de Lê Ngoc Thành sont majoritairement des portraits réalistes, "jusqu’à ce que l'on puisse les confondre avec une photo", précise-t-il. Récemment, il a commencé à dessiner des célébrités du monde, telles que "des chanteurs et acteurs mais dans un style street art et pop art".
Au fil du temps, le nombre de commandes augmente. Outre les peintures acryliques, il a aussi illustré des œuvres littéraires, dont récemment un recueil de poèmes qui sortira ce printemps 2021.
Lê Ngoc Thành et ses deux portraits sur toiles de Clint Eastwood et d’Amy Winehouse, en décembre 2020. |
Photo : NVCC/CVN |
Cependant, si la pandémie de COVID-19 a tout changé tous les pans de la vie quotidienne, elle n’a pas épargné le marché de l’art. Le télétravail est recommandé partout en Europe, et la distanciation sociale nuit au marché de l’art qui était déjà bien mal en point avant la crise sanitaire.
L’économie est au ralenti, et certainement les réseaux sociaux deviennent le moyen le plus efficace pour la vente d’œuvres. Une réalité triste, mais convenable à la situation actuelle.
"À ma connaissance, les galeries ferment peu à peu, pas forcément à cause du COVID-19. Je pense que les réseaux sociaux en sont la cause également. Nous pouvons acheter des œuvres directement sur internet. Je trouve dommage car il faut quand même voir de ses propres yeux, sentir la matière, admirer l’œuvre en vrai, ce qui n’est pas possible sur Internet".
Selon lui, s’adapter à cette nouvelle normalité est une condition nécessaire, afin de protéger sa santé et celle des autres mais aussi de survivre pendant cette période difficile. Le peintre français profite de cette situation particulière pour "se laisser le temps de créer des collections de tableaux".
Pourtant, comme tous les artistes européens actuellement, Lê Ngoc Thành estime que le COVID-19 sera bientôt éradiqué et que l'on trouvera une vie normale, pour qu'il puisse exposer ses œuvres "dans des galeries, dans des hôtels… et bien sûr les vendre".
Et surtout, pour retourner au Vietnam. "Bien entendu, je souhaite revenir au Vietnam, car j’ai envie de montrer à mes enfants le pays de mes racines. Et pourquoi pas faire une exposition là-bas ? Que ce soit pour des raisons professionnelle ou personnelle, il faut que je revienne au Vietnam".