Italie : une nécropole découverte sur le site archéologique d'Ostia Antica

Hors les murs de la cité antique d'Ostie, le port de Rome, un chantier-école de fouilles a permis de découvrir une nécropole démontrant la "totale liberté" des Romains en terme de choix de sépulture.

Proche de l'embouchure du Tibre, Ostia Antica est le troisième site archéologique italien en terme de visites derrière le Colisée et Pompéi.

C'est une cité "qui a toujours été très ouverte et très dynamique", souligne Paola Germoni, la directrice du site.

Une nécropole prouvant la "liberté" des Romains devant la mort a été découverte sur le site archéologique d'Ostia Antica, photographié, le 17 juillet
Photo : AFP/VNA/CVN

"Ce qui est original, c'est qu'au même endroit se côtoient des sépultures de rites différents: des crémations et des inhumations", explique-t-elle, précisant la nécropole mise à jour "concerne une seule famille, au sens romain du terme, soit très élargie".

Pour l'archéologue romaine, cela signifie donc que "même à l'intérieur d'une même famille, la façon d'entrer dans l'au-delà différait".

Sur le site de fouilles d'une superficie de 15.000 m2, on peut voir un squelette entier inhumé et à quelques centimètres, des urnes contenant des cendres : en tout une dizaine de sépultures.

Débouché sur la mer

Aux côtés de quelques unes des sépultures, des inscriptions conservées sur des lamelles de plomb vouent aux gémonies les profanateurs de tombes.

D'après les textes anciens, Ostie a été fondée par Ancus Marcius, le quatrième roi de Rome, avec un triple objectif : donner à l'Urbs un débouché sur la mer, assurer son ravitaillement en blé et en sel et empêcher une flotte ennemie de remonter le Tibre.

Ces fouilles, qui ont également permis la découverte d'une domus de l'Antiquité tardive appartenant à une famille aristocratique et son magnifique pavement de marbre polychrome, ont débuté en 2012.

Près de l'antique voie romaine reliant Ostie à Rome, une trentaine d'étudiants, recrutés par l'American Institute for Roman Culture, s'affairent sous les cyprès.

Venus des États-Unis, du Canada ou de Suisse, ils passent un mois à Rome pour participer aux fouilles dans le cadre de leurs études.

Ils ont pu découvrir ici "le travail de restauration mais également une approche plus d'anthropologue avec des fouilles sur des tombes, avec des découvertes d'os...", explique Darius Arya, l'archéologue américain à la tête de cette association très active à Rome.

Parmi ces jeunes passionnés, Michal Ann Morrison, venue d'Austin (Texas), qui termine ses études en histoire des religions.

"Je travaille en tant que stagiaire préposée aux objets anciens. C'est un poste fascinant car cela me permet de toucher les pièces antiques que l'équipe a mis a jour", affirme l'étudiante de 24 ans en montrant différents objets : pièces, morceaux de dagues, d'amphores...

Pour la jeune femme, "c'est vraiment très excitant d'être confrontée de façon tangible à des objets du passé".

Selon Michele Raddi, l'archéologue italien en charge des fouilles, la découverte de cette nécropole dite du Parc des Ravennati, à quelques pas d'un château érigé par le pape Jules II, "nous amène à nous questionner sur les raisons d'un tel agencement autour de ce monument datant de la période de la République romaine mais utilisé jusqu'aux temps de l'Antiquité tardive".

AFP/VNA/CVN

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