Issue pour les embouteillages dans les grandes agglomérations

Les Saïgonais s’inquiètent de la circulation et les autorités municipales s’évertuent depuis plusieurs années à trouver des solutions, sans résultats probants pour l’instant. Pire, les idées proposées - à court et à long termes - pour fluidifier le trafic se court-circuitent.

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La congestion du trafic à Hô Chi Minh-Ville est éreintante pour la vie des citadins.

La congestion du trafic est éreintante pour la vie des citadins. Les bouchons bloquent non seulement les entrées en ville mais se produisent sans discontinuer sur les grands axes menant au centre-ville, à l’aéroport Tân Son Nhât et vers plusieurs stations de bus. Les habitants se plaignent des files de plus en plus longues de véhicules qui viennent leur polluer - dans tous les sens du terme - l’atmosphère aux heures de pointe, et ce malgré les efforts des policiers pour guider les usagers et désengorger les principales artères de la ville.

Outre les 24 points critiques recensés depuis l’année 2015, Hô Chi Minh-Ville cherche une solution efficace et durable, les embouteillages étant de plus en plus fréquents et nombreux, même en dehors des heures de pointe. Une situation qui n’a rien d’étonnant au regard du nombre de nouvelles immatriculations et donc de l’incapacité du réseau à absorber tous ces véhicules, comme l’explique le Service municipal des communications et des transports. Sachant que la surface dédiée à l’élargissement des rues n’occupe que 8,2% de la superficie totale urbaine, le problème de l’engorgement du réseau routier devrait faire parler de lui pour quelques années encore.

Privilégier les transports en commun...

Face à cette situation, le Département des transports et des communications a tenté d’appliquer plusieurs solutions provisoires. En parallèle aux mesures de régulation du trafic, les autorités ont l’intention d’investir davantage dans la construction d’un système routier adapté à cette nouvelle donne. Le Dr Pham Sanh, expert en transport, constate que la ville doit optimiser ses performances en matière de gestion de la circulation, en plus de l’amélioration des infrastructures et de l’augmentation des frais routiers. La répartition des flux du trafic devrait être étudiée en fonction du nombre réel de véhicules en circulation, de la manière dont les gens circulent et de la densité du trafic à chaque moment de la journée et de la nuit.

Nguyên Xuân Thanh, directeur du Programme d’enseignement Fulbright, met l’accent sur les trois groupes de solutions à long terme susceptibles de mettre fin aux embouteillages récurrents qui paralysent les grandes avenues. Tout d’abord, il est primordial de mettre sur pied un réseau de transports en commun efficace. En effet, la ville dispose à ce jour d’une flotte de 300 bus et 12.500 taxis alors que l’agglomération saïgonnaise compte 10 millions d’habitants. En d’autres termes, ces transports ne satisfont que 6% de la demande des citadins. Les autres n’ont d’autre alternative que d’utiliser leur propre véhicule, ce qui engendre la situation actuelle, sans parler de la pollution alarmante dont la ville souffre.

Maquette d'une ligne de bus rapide à Hô Chi Minh-Ville.

Par conséquent, l’initiative d’établir des lignes de bus rapide contribuera à restructurer le réseau de bus actuel et à moderniser les transports publics avec la mise en service notamment du métro dans quelques années. Ce projet a d’ailleurs vocation à bousculer les habitudes des citadins en les incitant à percevoir l’utilisation des transports en commun comme un mode de vie à part entière, et ce pour le bien de leur cité. Le bus rapide devra néanmoins être synchronisé avec d’autres éléments comme les feux de circulation, une gestion mieux adaptée et le plan d’aménagement urbain, afin de profiter des atouts majeurs procurés par ce système.

... et un système de transport intelligent

En plus des transports publics, Hô Chi Minh-Ville compte investir dans la mise en place d’un système de transport intelligent (STI), considéré comme la clé de la régulation du trafic urbain. D’ici à 2017, la ville se donnera les moyens de ses ambitions avec la construction d’un centre de surveillance du STI en modernisant l’infrastructure informatique avec des péages automatiques, l’instauration du paiement électronique pour les transports publics...

Pourtant, l’établissement d’un tel système sera confronté à d’énormes contraintes en raison de l’hétérogénéité du trafic routier à Hô Chi Minh-Ville. Le STI aura du mal à contrôler le flot important de véhicules circulant en ville, avec autant de voitures que de deux-roues. De plus, l’infrastructure actuelle ne permet pas encore d’établir un tel système moderne et informatisé faute de données. En outre, le STI exige également d’importants investissements - et donc de financements - dans les équipements et l’infrastructure informatique, ce qui risque de retarder son entrée en service. Les Saïgonnais devront encore patienter quelques années...


Hông Anh/CVN

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