Israël enterre ses jeunes soldats

Des centaines d'Israéliens ont enterré lundi 9 janvier les quatre soldats tués la veille à Jérusalem dans l'une des attaques les plus meurtrières des derniers mois, qui confirme la persistance des tensions israélo-palestiniennes malgré une récente accalmie.

>>Jérusalem : quatre soldats israéliens tués dans une attaque au camion

Des équipes de secours sur le site d'une attaque au camion, le 8 janvier à Jérusalem.
Des équipes de secours sur le site d'une attaque au camion, le 8 janvier à Jérusalem.
Photo : AFP/VNA/CVN

La dépouille du lieutenant Shir Hadjaj, dans un cercueil recouvert du drapeau à l'étoile de David, a été mise en terre parmi les hurlements de douleur des membres de sa famille et au milieu de centaines de soldats de son unité et de proches rassemblés dans le froid au cimetière du mont Herzl à Jérusalem.
"On pensait que tu ferais la Une des journaux pour un prix ou une invention. Mais, à la place aujourd'hui, dans les journaux, il y avait une bougie du souvenir pour toi", a dit auprès de sa tombe l'une de ses sœurs en faisant référence au rituel juif consistant à allumer une bougie à la mémoire des morts.
La détresse a empêché la mère de Shir Hadjaj d'adresser une dernière fois la moindre parole à sa fille disparue à 22 ans. La veille, elle avait, selon la presse, envoyé un ultime message sur le téléphone de sa fille : "Ma chérie, ma vie, parle-moi s'il te plaît".
Alarmée par les informations, elle ignorait encore que Shir Hadjaj, deux autres soldates, Shira Tzour et Yaël Yekoutiel, 20 ans, et un soldat, Erez Auerbach, 20 ans, avaient été fauchés par le camion lancé par le Palestinien Fadi al-Qunbar contre un groupe de soldats israéliens en excursion sur l'un des points de vue les plus saisissants sur Jérusalem.

Des forces de sécurité israéliennes sur le site d'une attaque au camion-bélier à Jérusalem, le 8 janvier.
Des forces de sécurité israéliennes sur le site d'une attaque au camion-bélier à Jérusalem, le 8 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dix-sept soldats ont été blessés. Fadi al-Qunbar a été abattu sur place.
Les soldats sont les premiers Israéliens tués depuis le 9 octobre dans une succession d'attaques palestiniennes qui, quasiment quotidiennes pendant des mois, se sont espacées en 2016, sans s'arrêter.
Les autorités israéliennes ont répondu à cet attentat comme aux autres par une série de mesures répressives.
La police a indiqué avoir arrêté neuf personnes, dont cinq membres de la famille de Fadi al-Qunbar, peu après l'attentat.
Cette famille se préparait à quitter sa maison, promise à la démolition punitive par Israël, a indiqué un cousin à l'AFP. En attendant, les forces de sécurité israéliennes ont détruit lundi 9 janvier la tente dressée traditionnellement pour le deuil devant chez lui, tout près des lieux de l'attaque, à Jérusalem-Est - partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée par Israël -, ont constaté les journalistes de l'AFP.
Les autorités israéliennes ont décidé de ne pas restituer le corps de Fadi al-Qunbar à sa famille, autre mesure punitive fréquente.
Israël a par ailleurs décidé d'emprisonner sans procès ni détention toute personne qui s'identifierait avec le groupe État islamique (EI), a indiqué un officiel sous le couvert de l'anonymat.

AFP/VNA/CVN

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