Israël construit un mur de plus, face au Hezbollah libanais

Sur des collines surplombant la Méditerranée, d'un côté, les Israéliens, de l'autre le Liban. Entre les deux, un mur, que construit Israël, sous l'œil de soldats libanais juchés sur un mirador juste au-dessus des travaux.

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Israël construit un mur le long de la frontière avec le Liban. Photo prise le 5 septembre à Rosh Haniqra.
Photo: AFP/VNA/CVN

Israël s'est fait depuis des années une spécialité de ces murs et barrières: contre les auteurs d'attaques venus de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'État hébreu, autour de la bande de Gaza dirigée par le mouvement islamiste Hamas ou à la frontière égyptienne pour faire barrage à l'immigration clandestine.

Et cette année, des travaux pour un nouvel ouvrage ont débuté au Nord du pays, le long de la frontière avec le Liban.

Après différents conflits, Israël et le Liban restent techniquement en état de guerre. Mais cette nouvelle barrière vise surtout à stopper d'éventuelles tentatives d'infiltration du Hezbollah chiite, mouvement ancré dans le Sud du Liban qui prône la destruction d'Israël.

"Cette barrière est la réponse aux intentions proclamées, aux menaces publiquement proférées par le Hezbollah depuis 2011 de s'infiltrer en Israël et de s'en prendre aux localités israéliennes situées au sud de la Ligne bleue", tracée par l'ONU après le retrait israélien du Liban en 2000 et fixant la frontière, explique le commandant Tomer Gilad. "Nous prenons ces menaces au sérieux", poursuit cet officier lors d'une visite du chantier organisée pour des journalistes près de Rosh HaNiqra.

Le Hezbollah a été visé par une vaste offensive israélienne à l'été 2006, après qu'il eut enlevé deux soldats israéliens. La guerre de 33 jours a fait 1.200 morts côté libanais, et 160 côté israélien, sans neutraliser le Hezbollah.

Neuf mètres de haut

Depuis, la frontière est restée relativement calme. Mais Israël demeure sur ses gardes vis-à-vis d'une organisation soutenue par sa bête noire iranienne et dont il frappe régulièrement les intérêts en Syrie.

Sur des collines surplombant la Méditerranée, Israël construit un mur de béton le séparant du Liban voisin. Photo prise le 5 septembre.
Photo: AFP/VNA/CVN

Le mur en construction, juxtaposition hermétique de blocs gris de neuf mètres de haut ressemblant comme des jumeaux à ceux érigés pour isoler la Cisjordanie, prolonge une barrière édifiée en 2012 autour de la ville israélienne de Metula, proche de la frontière libanaise.

Onze kilomètres ont déjà été construits et les budgets existent pour deux kilomètres supplémentaires.

L'objectif à terme est d'ériger un mur le long des 130 kilomètres de frontière. Si l'argent est là, le projet est réalisable en deux ans, soutient le directeur du projet, le général Eran Ofir. Le coût total est estimé à 1,7 milliard de shekels (406 millions d'euros).

Le mur remplace la haute clôture existante jusqu'alors. Il sera surmonté de caméras et d'un entrelacs de fils d'acier. Les officiers israéliens se gardent de dire si le dispositif inclut une composante souterraine pour parer le danger de tunnels, comme autour de la bande de Gaza.

Des soldats libanais observent depuis un mirador la construction par l'armée israélienne d'un mur en béton entre les deux pays, le 5 septembre.
Photo: AFP/VNA/CVN

Israel assure que le mur se trouvera intégralement de son côté de la Ligne bleue. Le Liban affirme de son côté que certaines sections empiéteront sur son sol et s'active diplomatiquement pour dénoncer cette construction. Les tensions sont exacerbées par les revendications antagonistes des deux pays sur des gisements d'hydrocarbures en Méditerranée.

Plus qu'un mur

L'armée israélienne dit coordonner étroitement le chantier avec les Casques bleus de la force de paix au Liban, la Finul. Des représentants des armées israélienne et libanaise se rencontrent environ une fois par mois, avec la Finul pour médiatrice, pour évoquer les sujets susceptibles de causer des frictions, dont le chantier, dans un secteur volatil.

Le mur est supposé bloquer les tirs et les incursions. Il vise aussi à surveiller le Hezbollah, indiquent les Israéliens sans plus de précisions. "Il n'y a pas que ce que vous voyez, c'est-à-dire le mur de béton", dit l'un d'eux. Il poursuit en évoquant d'autres composantes dont il ne peut pas parler mais "qui font que ce qu'on voit d'ici, on le voit beaucoup, beaucoup mieux".


AFP/VNA/CVN

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