>>Irlande : le parti du Premier ministre en tête des législatives mais affaibli
Le Premier ministre irlandais Enda Kenny, le 23 février à Bruxelles. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"L'année dernière, j'avais indiqué que je ne dirigerai pas le Fine Gael (centre-droit, ndlr) lors des prochaines élections générales. J'ai décidé de mettre en application cette décision aujourd'hui", a-t-il indiqué dans un communiqué.
"Je vais quitter la tête du Fine Gael et ce sera effectif ce soir à minuit", a-t-il ajouté, assurant qu'il "continuerait d'assurer ses fonctions" jusqu'à l'élection de son successeur.
"J'ai demandé au conseil exécutif du Fine Gael d'accélérer ce processus et de le conclure d'ici au vendredi 2 juin", a-t-il ajouté.
Elu Premier ministre en 2011, Enda Kenny, 66 ans, avait été réélu en mai 2016 après plus de deux mois de blocage.
Mais, sans majorité politique au parlement, le leader du Fine Gael (centre-droit) n'aura tenu cette fois-ci qu'une année à la tête du fragile gouvernement irlandais.
Enda Kenny n'avait en effet réussi à se faire réélire, après quatre votes du Parlement, que grâce au soutien des députés indépendants, et après un accord avec le Fianna Fail, principale formation d'opposition, pour qu'il ne s'oppose pas à la constitution d'un gouvernement minoritaire.
Deux candidats pour le Fine Gael
En échange, le Fianna Fail avait obtenu une hausse des dépenses publiques et la suspension de redevances sur l'eau qui avait valu des manifestations monstres dans les rues de Dublin au Fine Gael.
Instaurée début 2015, cette taxe sur l'eau a cristallisé le ressentiment des Irlandais vis-à-vis de la politique d'austérité menée ces dernières années par l'administration Kenny, alors que l'économie du pays, après avoir souffert de la crise financière, a enregistré une croissance de 7,8% en 2015 puis 5,2% en 2016.
Enda Kenny a toujours dit qu'il ne se représenterait pas pour être Premier ministre une troisième fois mais son départ a été précipité par les nombreuses critiques suscitées par sa gestion d'un scandale au sein de la police, révélé au mois de février.
Son gouvernement a été accusé d'avoir laissé ses services ruiner la réputation d'un policier, lanceur d'alerte, accusé à tort il y a plusieurs années d'agressions sexuelles sur des enfants.
Deux candidats ont pour l'heure fait connaître leur intérêt pour prendre la tête du Fine Gael et devenir, de facto, le nouveau Premier ministre du pays.
Leo Varadkar, 38 ans, le fils d'un immigré indien et d'une Irlandaise, fait ainsi figure d'outsider : il est le premier ministre irlandais à avoir affiché ouvertement son homosexualité en l'annonçant lors d'une interview radio en 2015.
Ce médecin, élu député en 2007 avant d'occuper plusieurs postes de ministre, a fait campagne en faveur du mariage entre personnes de même sexe et d'un assouplissement des lois sur l'avortement.
Son rival, Simon Coveney, 44 ans, a un profil plus traditionnel. Celui qui est l'actuel ministre du Logement a été élu pour la première fois au parlement en 1998 après la mort de son père qui occupait ce siège avant lui dans la circonscription de Cork South-Central.
Marié et père de trois filles, il a également occupé dans le passé les postes de ministre de l'Agriculture ainsi que de la Défense.
AFP/VNA/CVN