Violences au Venezuela : Maduro déploie l'armée dans l'Ouest

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a ordonné mercredi 17 mai le déploiement de 2.600 militaires dans l'État de Tachira (Ouest), après des pillages et des attaques, alors qu'il est confronté depuis début avril à une vague manifestations ayant fait un 43e mort.

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Un magasin pillé de San Antonio del Táchira, au Venezuela, le 17 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

"J'ai ordonné le transfert de 2.000 soldats et 600 agents des opérations spéciales", a déclaré le ministre de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, à la télévision d'État VTV, précisant agir à la demande du président Nicolas Maduro.
La veille, le chef de l'État avait une nouvelle fois prolongé l'état d'urgence économique, en vigueur depuis janvier 2016, qui lui permet de restreindre les "garanties" constitutionnelles et de prendre des mesures spéciales d'"ordre social, économique, politique et juridique".
Dans la nuit du 16 au 17 mai, des dizaines de commerces ont été saccagés et deux commissariats incendiés à Tachira.
Des troubles agitent aussi d'autres régions du pays sud-américain, avec dans l'est de Caracas, à San Antonio Los Altos, des barricades montées par des manifestants encagoulés.
"Nous ne pouvons pas parler de manifestations. Il s'agit d'actions subversives (...) qui virent déjà à l'insurrection armée", a accusé le général Padrino Lopez.
"L'idée est de transformer le Venezuela en une Syrie et (l'État de) Tachira en un Alep", a-t-il ajouté, mais "nous n'allons pas permettre que la patrie verse dans la chaos".
Crise sanitaire
Le Venezuela est secoué depuis le 1er avril par une vague de manifestations et de violences dont le bilan s'alourdit chaque jour, avec l'annonce mercredi 17 mai d'un nouveau décès de manifestant, âgé de 15 ans.

Manifestation de professionnels de santé, le 17 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le total est désormais de 43 morts, autant que lors de la précédente grande série de protestations anti-Maduro, survenues entre février et mai 2014.
La colère populaire est alimentée par la profonde crise économique et sociale dans le pays pétrolier, ruiné par la chute des cours du brut et frappé par une forte pénurie d'aliments et médicaments, l'inflation la plus élevée au monde et une criminalité devenue incontrôlable.
Déterminée à obtenir le départ du président via des élections générales anticipées, l'opposition, majoritaire au Parlement depuis fin 2015, ne faiblit pas et mobilise chaque jour des milliers de personnes.
Mercredi 17 mai, ce sont les médecins, infirmières et autres professionnels de santé qui manifestaient en blouse blanche à Caracas, où devaient aussi défiler parallèlement des chavistes (du nom du défunt ex-président Hugo Chavez, 1999-2013), derrière le chef de l'État.
Mot d'ordre des professionnels de santé : "Nous ne voulons pas d'armes, nous voulons des médicaments!". Is dénoncent la crise sanitaire alors que la mortalité infantile et maternelle ont explosé en 2016, de 30% et 65% respectivement, tandis que les cas de paludisme ont bondi de 76,4%. La publication de ces chiffres alarmants la semaine dernière a entraîné le limogeage immédiat de la ministre de la Santé, Antonieta Caporale.

AFP/VNA/CVN

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