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Des rials iraniens à côté de dollars américains le 10 avril 2018 à Téhéran. La monnaie iranienne a perdu plus de 50% de sa valeur face au dollar depuis le mois d'avril. |
Le vice-gouverneur, Ahmad Araghchi, été arrêté avec d'autres responsables ainsi que quatre cambistes accusés de spéculation, a indiqué le porte-parole de l'autorité judiciaire, Gholam-Hossein Mohseni Ejeie dans une déclaration à la radio-télévision d'Etat IRIB.
Ces arrestations interviennent dans un contexte tendu avant la réimposition des sanctions américaines, conséquence du retrait unilatéral de Washington de l'accord international sur le nucléaire iranien.
Les mesures décidées par l'administration du président Donald Trump pourraient lourdement peser sur l'économie iranienne et la monnaie nationale, le rial, a récemment atteint son plus bas niveau face au dollar sur le marché parallèle.
Des journalistes ont rapporté une présence renforcée de la police anti-émeutes dimanche soir 5 août dans la ville de Karaj, à l'ouest de Téhéran, secouée par des manifestations depuis quelques jours.
Selon les médias d'État iraniens, environ 500 manifestants ont attaqué une école religieuse dans cette province vendredi soir et une personne aurait été tuée par des protestataires.
Ces derniers jours, des manifestations rassemblant des centaines de personnes ont eu lieu dans plusieurs grandes villes comme Chiraz (Sud), Ahvaz (Sud-Ouest), Machhad (Nord-Est) et Karaj. Mais de sévères restrictions imposées à la presse ont rendu impossible de vérifier de source indépendante l'ampleur de ces protestations et les images circulant sur les réseaux sociaux.
Avant son arrestation, le chef du département des changes, qui est le neveu du vice-ministre des Affaires étrangères iranien Abbas Araghchi, avait été limogé samedi 4 août par le nouveau gouverneur de la Banque centrale, une mesure sanctionnant apparemment sa mauvaise gestion de la crise monétaire en cours.
Une nouvelle politique des changes
Le rial iranien a perdu plus de la moitié de sa valeur par rapport au dollar depuis avril.
Cette chute s'explique par le retour annoncé des sanctions américaines contre l'Iran et les craintes qu'elles font peser sur l'économie, mais les analystes estiment également que des mesures prises par Téhéran ont contribué au plongeon de la devise.
En avril, les autorités avaient établi un taux officiel fixe de 42.000 rials pour un dollar tout en menaçant de poursuites les cambistes du marché parallèle qui appliqueraient un taux différent.
Cette mesure a entraîné une vague de spéculation sur le marché noir tandis que certains responsables sont soupçonnés de corruption pour avoir profité de dollars à des taux préférentiels.
Nommé fin juillet pour tenter de redresser la situation, le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Abdolnasser Hemati, doit dévoiler une nouvelle politique des changes lundi 6 août.
Selon la radio-télévision d'État IRIB, les importations de produits de première nécessité comme les médicaments devraient continuer de se faire au taux officiel de 42.000 rials pour un dollar.
Sur le marché parallèle, le rial était tombé à 119.000 pour un dollar la semaine dernière. Il s'est légèrement redressé et s'échangeait à 98.500 rial pour un dollar dimanche soir 5 août.