>>Donald Trump crie victoire sur son décret migratoire en partie réinstauré
>>Une Cour d'appel confirme la suspension du décret migratoire de Trump
Un homme arrive à l'aéroport Kennedy de New York, le 29 juin 2017, jour de l'entrée en vigueur du décret migratoire du président américain Donald Trump. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après cinq mois de contentieux devant les tribunaux, de nombreuses questions restaient en suspens sur la plus controversée des mesures du président républicain, réinstaurée partiellement le 26 juin par la Cour suprême à Washington.
Le décret a officiellement pris effet jeudi 29 juin à 20h00 (heure de Washington, vendredi 30 juin 00h00 GMT).
Le dispositif censé prévenir l'arrivée de "terroristes étrangers" interdit temporairement l'entrée aux États-Unis aux ressortissants de six pays musulmans (Syrie, Libye, Iran, Soudan, Somalie et Yémen), ainsi qu'aux réfugiés du monde entier.
Mais sa portée a été limitée par les hauts magistrats : le texte exempte quiconque pouvant justifier d'une "relation valable avec une personne ou une entité aux États-Unis".
Ainsi, quelqu'un venant rendre visite à un membre de sa "famille proche" sera admis. Tout comme le sera un étudiant intégrant une université américaine ou un salarié recruté par une entreprise locale. Ou encore un professeur convié à donner une conférence aux États-Unis.
La notion de "relation valable" a plongé les juristes dans la perplexité. Comment un réfugié syrien pourrait-il prouver l'existence d'un lien préalable entre lui et les États-Unis, se sont-ils demandés.
Dans un câble adressé aux ambassades américaines et dans une conférence téléphonique ouverte à la presse jeudi 29 juin, des responsables gouvernementaux ont tenté de rassurer et d'apporter des clarifications.
Belle-fille admise, pas la grand-mère
"Nous nous attendons à ce que tout se déroule sans problème", a assuré l'un de ces responsables.
La notion de "famille proche" regroupe "les parents (y compris les beaux-parents), les époux, enfants, fils ou fille adultes, gendres, belles-filles et membres de la fratrie, qu'il s'agisse de frères et soeurs entiers ou de demi-frères et demi-sœurs", a précisé le télégramme diplomatique.
Sont donc exclus les grands-parents, petits-enfants, oncles et tantes, neveux et nièces, cousins, fiancés, beaux-frères et belles-sœurs.
Jeudi soir 29 juin, l'État américain de Hawaï a demandé au juge Derrick Watson de clarifier l'étendue de la mesure et de préciser la notion de "famille proche".
"À Hawaï, la notion de +famille proche+ inclut beaucoup de gens que le gouvernement fédéral a décidé de lui-même d'exclure de cette définition", a déclaré dans un communiqué le procureur général de Hawaï, Douglas Chin, selon qui les restrictions "pourraient violer l'arrêt de la Cour suprême".
La "relation valable" doit selon l'administration être "formelle, documentée et avoir été établie dans des circonstances ordinaires plutôt que dans l'objectif d'échapper au décret".
Une simple réservation hôtelière ne sera pas considérée suffisante pour qu'un touriste originaire d'un des six pays obtienne un visa, cela même dans le cas où il aurait déjà versé de l'argent.
Le tri s'effectuera au niveau des ambassades à l'étranger et le gouvernement s'attendait à un impact limité sur le sol américain. Mais, dans certains aéroports, on était dans l'expectative.
"Le monde a le regard braqué sur les États-Unis", confiait à l'aéroport Kennedy de New York Murad Awawdeh, de la New York Immigration Coalition.
"Cette administration est en train de redéfinir ce qu'est une famille. J'ai été élevée par mes grands-parents, donc je ne peux imaginer qu'ils soient considérés comme extérieurs à la famille", relatait de son côté Rama Issa, directrice de l'Arab American Association of New York.
AFP/VNA/CVN