Irak : À Mossoul, une Saint-Valentin pas comme les autres

"Mes sentiments pour toi coulent comme un fleuve et couleront ainsi pour le restant de nos jours". Dans une école de l'est de Mossoul, des jeunes Irakiens récitent des poèmes devant une foule d'élèves pour "fêter l'amour" dans leur "ville libérée".

>>La Saint-Valentin : des cadeaux pour tous les goûts

>>Pompéi dévoile un baiser romain pour la Saint-Valentin

Une membre de l'association Génération Renaissance distribue des ballons pour la Saint-Valentin dans une école à Mossoul, le 14 février
Photo : AFP/VNA/CVN

Des roses en plastique, des ballons et des stylos marqués de petits cœurs rouges circulent entre les mains. Des confettis de toutes les couleurs jonchent le sol et parsèment les chevelures. Un énorme gâteau à la crème a même été commandé pour l'occasion au collège-lycée Azzouhour (les fleurs, en arabe).

"Ce 14 février restera inoubliable!", s'émeut Manal. "Je savais qu'il existait une fête célébrant l'amour mais c'est la première fois qu'on a l'occasion d'y participer", raconte la lycéenne, couverte d'un niqab qui laisse entrevoir des yeux couleur miel soulignés au khôl.

"Organiser une fête avec des filles et des garçons dans la même salle, de la musique, de la joie tout simplement, c'était impensable il y a encore quelques mois", confie Nour, 14 ans.

Mais l'insouciance des élèves contraste avec la crispation des organisateurs de cette Saint-Valentin "audacieuse", soucieux d'en assurer la sécurité.

Ils surveillent de près les quelques jeunes gens qui s'aventurent dans la cour et les somment de retourner à l'intérieur.

Car des drones du groupe État islamique (EI) survolent toujours cette partie de la ville pourtant reconquise par les forces irakiennes il y a près un mois.

L'organisation jihadiste "a menacé de s'attaquer à toutes les écoles qui rouvraient, on n'est à l'abri de rien ici, ils peuvent encore nous atteindre depuis la rive ouest ou avec des kamikazes", explique Farid, l'un des membre de Nahdat Jil (Génération Renaissance), qui organise la fête.

Ce groupe de jeunes femmes et hommes de Mossoul, âgés de 15 à 30 ans, est né il y a un mois, à travers les réseaux sociaux, et s'est donné pour objectif de déblayer des écoles et hôpitaux détruits, repeindre des murs publics, planter des arbres et, d'une façon générale, faire revivre la ville meurtrie.


AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top