IPU-132 : débat sur l’accès à la santé des femmes et des enfants

L’agenda de la 4e journée de la 132e Assemblée de l’Union interparlementaire (IPU-132) comporte un débat sur la mise en œuvre de la résolution «L’accès à la santé, un droit fondamental : quel rôle les parlements peuvent-ils jouer pour garantir l’accès à la santé aux femmes et aux enfants ?». Ce débat s’est tenu ce mardi matin 31 mars à Hanoi.

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Cette résolution a été adoptée en avril 2012 à l’IPU-126, en Ouganda (Afrique). «Elle met en avant les droits de l’homme et les raisons politiques et socioéconomiques qui rendent impérative une action des parlements en faveur de la santé des femmes et des enfants», a précisé Mme Marleen Temmerman, directrice du Département de santé et de recherche génésique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Mme Temmerman a affirmé que la résolution de 2012 appelle les parlements membres à prendre toutes les mesures possibles pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) 4 et 5 pour 2015. Pour la période de 1990 à 2015, l’OMD 4 est de réduire des deux tiers le taux mondial de mortalité infantile et l’OMD 5, de réduire des trois quarts le taux de mortalité maternelle à travers le monde.
Vue générale du débat sur l’accès à la santé des femmes et des enfants dans le cadre de l’IPU-132, le 31 mars à Hanoi. Photo : Hoàng Giang/CVN

La résolution de 2012 complète aussi les objectifs de la stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l’enfant (2010-2015), développée sous les auspices du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et du mouvement «Chaque femme, chaque enfant», qui a galvanisé l’action politique et mobilisé des fonds pour sauver la vie de 16 millions de femmes et d’enfants.
Ce débat était une occasion pour les députés de partager les expériences et les succès des pays qu’ils représentent.
Quatre expériences exposées
Quatre exemples sur la manière dont les parlements du Bangladesh, du Chili, du Rwanda et l’Ouganda ont honoré les engagements pris dans la résolution de l’IPU-126 ont été présentés. Pour chacun des pays, les informations sont données sur la situation au regard d’indicateurs choisis de la santé des femmes et des enfants, des réalisations du pays en matière de reddition de comptes et la proportion de femmes au parlement national - facteur reconnu comme essentiel au succès des pays qui sont actuellement en passe d’atteindre les OMD relatifs à la santé.
«Mon pays s’intéresse beaucoup à l’amélioration de la conscience en la matière et a créé des organismes chargés des affaires de santé auprès du Parlement», a confié Razee Mohammad Fakhrul, parlementaire bangladais.
Les statistiques pour le Bangladesh sont réjouissantes : la mortalité infantile a été ramenée de 144 décès pour 1.000 naissances vivantes en 1990, à 41 en 2012 ; la cible de 48, fixée pour le pays, a donc été dépassée. Plus de la moitié de ces décès sont survenus pendant le premier mois de la vie. La mortalité maternelle a été réduite de deux tiers, passant de 574 décès pour 100.000 naissances vivantes en 1990 à 170 en 2012.
Les députés ont souligné que la mobilisation financière est une question vitale. Elle permet aux femmes et aux enfants d’avoir accès aux services de santé. Ils ont proposé certaines mesures telles que le rehaussement de la responsabilité communautaire, l’appel des soutiens du gouvernement, des organisations et des individus dans le monde entier.
Les femmes et les enfants vietnamiens bénéficient de meilleurs services de santé. Photo : VNA/CVN

Mme Betty Amongi, députée ougandaise, a partagé qu’en 2014, les ministères des Finances et de la Santé de ce pays ont privilégié la santé des femmes et des enfants, surtout ceux atteints du VIH. Les femmes enceintes ont toutes subi un test de dépistage du virus et les enfants séropositifs sont traités et soignés.
L’objet de ce débat était d’examiner en quoi les parlementaires ont travaillé à la réalisation des OMD 4 et 5 dans le passé et ce qu’ils peuvent faire pour peser dans le programme mondial de l’après-2015 pour la santé. La communauté internationale s’emploie actuellement à définir des objectifs de développement durable (ODD) pour l’après-2015 afin de poursuivre les efforts entrepris avec les OMD. Les ODD constituent un programme universel pour le développement durable, qui s’appuie sur des droits, est axé sur les êtres humains et la planète et vise à une certaine transformation du monde. Les moyens à employer pour que les parlementaires participent au mieux à l’élaboration du programme mondial de développement tout en établissant des stratégies, en contrôlant l’action gouvernementale et en prévoyant des budgets pour le développement durable au niveau national, ont été longuement débattus. Les parlementaires sont appelés à rallier le public aux objectifs nationaux de développement, et à saisir l’occasion du programme après-2015 pour participer davantage aux auditions et consultations aux Nations unies.
Hoàng Giang/CVN

Les huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) - qui vont de la réduction de moitié de l’extrême pauvreté à l’arrêt de la propagation du VIH en passant par l’éducation primaire pour tous, tout cela d’ici à 2015 - forment un plan approuvé par tous les pays du monde et par toutes les grandes institutions mondiales de développement. Ils ont galvanisé des efforts sans précédent pour répondre aux besoins des plus pauvres dans le monde. Deux OMD ont trait à la santé des femmes et des enfants. L’OMD 4 vise à réduire des deux tiers le taux mondial de mortalité des enfants de moins de cinq ans et l’OMD 5, à réduire des trois quarts le taux de mortalité maternelle et à assurer un accès universel aux services de santé génésique, la base de référence pour ces réductions étant 1990.


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