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Un homme traverse une place inondée à Saintes (Charente-Maritime), le 6 février. |
Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la biodiversité, doit se rendre lundi matin 8 février, auprès des habitants et commerçants sinistrés, et l'ensemble des acteurs mobilisés depuis ces derniers jours dans la commune de 25.000 habitants, l'une des plus touchées de Charente-Maritime par la montée des eaux.
Dans ce secteur, en aval de la Charente, les niveaux d'eaux qui atteignaient dimanche soir 7 février la cote de 6,15 m vont poursuivre leur "lente montée" jusqu'au "plateau" de la crue attendu lundi matin 8 février, autour de 6,20 m, selon Vigicrues.
Ces niveaux confirment une nouvelle crue "historique" qui dépasse celle de 2007 (5,64 m), mais sans atteindre les records de 1982 (6,84 m) et 1994 (6,67 m), année marquée par une visite en barque du président François Mitterrand à Saintes.
Dans cette région Nouvelle-Aquitaine, largement touchée par les inondations ces derniers jours, la Charente-Maritime et la Charente étaient dimanche les derniers départements maintenus en vigilance orange pour crues alors que dans les Landes, où la décrue se poursuit dans le secteur de Dax, l'alerte a été rétrogradée en jaune.
Les regards se tournent en particulier vers la Charente-Maritime avec des "crues significatives" sur une partie du fleuve Charente (moyenne et aval) et le tronçon Boutonne amont, classés en orange par Vigicrues.
Plus de 300 sapeurs-pompiers, gendarmes et policiers, renforcés par des départements voisins et des bénévoles de la Protection civile et de la Croix-Rouge sont déployés sur le terrain, au secours des 22 communes sinistrées. Les pompiers ont procédé à 528 interventions liées à l’événement météorologique "Justine" et aux crues consécutives, dont 155 dimanche selon le dernier point préfectoral.
Au total, 315 personnes ont été évacuées par les pompiers depuis le début des crues en Charente-Maritime, dont 246 à Saintes, selon la même source. Vendredi, les 92 détenus de la maison d'arrêt avaient été transférés à titre préventif vers d’autres établissements de la région afin d’anticiper d’éventuelles difficultés d’accès.
Vue aérienne sur Saintes (Charente-Maritime) inondée, le 6 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sur place, des chefs d'entreprises se sont joints à l'élan de solidarité avec des dons de madriers et de parpaings, pour permettre aux habitants de se déplacer sur des passerelles et de surélever leurs meubles alors que l'eau s'est infiltrée dans certaines rues près du fleuve.
Si le centre-ville de Saintes est principalement touché, une dizaine de communes environnantes ont aussi les pieds dans l'eau, comme Courcoury, village de 700 âmes transformé en "une île" à la mi-journée, en raison de la route principale coupée, selon la directrice de cabinet du maire de Saintes, Pauline David.
Dans le département voisin de la Charente, la situation semblait en revanche stabilisée, selon la préfecture, comme à Angoulême où le fleuve a baissé de 30 cm en 24 heures. À Cognac, le "plateau" est atteint depuis la nuit de samedi avec un niveau d’eau qui se maintient à environ 7,50 m.
À Jarnac, la décrue est amorcée, avec moins 15 cm en 24 heures. Un de ses habitants, Jean-Brice, conducteur de travaux, assurait samedi 6 février : la Charente, "elle monte régulièrement mais jamais, jamais aussi haut. C’est impressionnant".
AFP/VNA/CVN