Inflation, sécheresse : "coups de massue" à répétition pour un agriculteur anglais

Les prix de l’énergie qui explosent, une sécheresse et des vagues de chaleur historiques, autant de "coups de massue" pour un agriculteur anglais, contraint à de douloureux choix pour sauver une partie des récoltes.

Les gens se rafraîchissent à une fontaine à Londres lorsque la température a atteint un record de plus de 40°C, le 18 juillet.
Les gens se rafraîchissent à une fontaine à Londres lorsque la température a atteint un record de plus de 40°C, le 18 juillet.


La facture d’électricité du domaine d’Euston, 4.250 ha à 130 km au nord-est de Londres, va quadrupler cette année à "370.000 livres sterling" (438.000 euros), explique son gérant, Andrew Blenkiron.
C’est la conséquence du triplement des tarifs mais aussi de la nécessité de pomper davantage d’eau en raison des conditions météorologiques, au moment où une partie du Royaume-Uni subit à nouveau des températures de plus de 30°C.
Avec "l’incroyable chaleur et le vent extrêmement sec", il a fallu arroser "sans doute deux fois plus" les champs de pommes de terre, assure M. Blenkiron, en contemplant l’un des deux réservoirs géants du domaine, d’une capacité de 363 millions de litres. En cette saison, son niveau devrait atteindre 5 m sur un maximum de dix, mais il est quasi vide.
La terre de cette partie du Suffolk s’avère très fertile, pour peu qu’elle reçoive assez de nutriments et d’eau. Or, la région n’a reçu en juillet qu’environ 10% des précipitations habituelles, et moins de 50% sur trois mois.
Restreindre la consommation d’eau
Les derniers mois exceptionnellement secs dans le Centre et le Sud de l’Angleterre entraînent la mise en place de restrictions sur la consommation d’eau dans certaines zones et constituent un coup dur pour les producteurs de fruits et légumes, qui voient leur production décimée. Le domaine d’Euston irrigue les pommes de terre dont c’est la saison de la récolte. En revanche, les betteraves à sucre sont laissées à elles-mêmes.
L’agriculteur Andrew Blenkiron dans un champ de maïs en manque d’eau à Euston, au Royaume-Uni.
Photo : AFP/VNA/CVN

Déterrées au hasard par M. Blenkiron, certaines, qui devraient faire la taille d’un ballon de handball, arborent un aspect filiforme et rabougri. "Nous pensons que le rendement sera divisé par deux", affirme le gérant, tout en espérant un retour des précipitations d’ici à l’ouverture saisonnière de l’usine sucrière, fin septembre, car "la betterave peut récupérer (de la masse) de façon assez importante".
En revanche, c’est déjà trop tard pour le maïs fourrager, utilisé dans l’alimentation animale, ce qui va poser de "vraies difficultés cet hiver" pour faire fonctionner l’unité de méthanisation du domaine.
Le choc pétrolier a entraîné un triplement des prix des engrais et un doublement de celui du carburant des tracteurs et moissonneuses-batteuses. Euston, propriété depuis 350 ans des ducs de Grafton, est contrainte de supporter seule ces hausses, puisque les prix des récoltes 2022 sont fixés contractuellement.
En revanche, "si les tarifs de l’énergie sont au même niveau l’année prochaine, nous allons devoir répercuter ces coûts à nos clients", prévient M. Blenkiron, alors que l’inflation est déjà au plus fort depuis les années 1980.
Et s’il ne pleut pas suffisamment cet hiver, "il y aura des décisions très difficiles à prendre sur les quantités que nous allons semer".

AFP/VNA/CVN

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