Inflation : les Vietnamiens d’outre-mer doivent aussi se serrer la ceinture

Conscientes que l’inflation sera à long terme, bien des familles vietnamiennes à l’étranger ont ajusté leurs dépenses telles que restriction des déplacements, limitation des achats de biens de première nécessité et augmentation des repas à la maison.

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Les prix ont augmenté, mais les marchandises ne manquent pas. Sur la photo, un magasin Carrefour dans les Hauts-de-France.
Photo : T.D/CVN

Les Pays-Bas sont l’un des pays européens qui ont connu l’inflation la plus élevé en mai 2022, de 10,2%.

Trinh Tuyêt Linh, qui vit dans la ville de Helmond, à environ 122 km de la capitale néerlandaise Amsterdam, a déclaré que la hausse des prix du gaz et de l’essence s’est répercutée sur les autres produits de base. Le prix de l’essence est passé de 1,6 à 2,4 euros/litre. Un kilogramme de viande hachée en août 2021 coûtait 5,5 euros, aujourd’hui 8,5 euros, soit une augmentation de plus de 50%.

Linh et son mari prévoient d’utiliser moins de gaz pour se chauffer l’hiver prochain et de passer au bois de chauffage. En ce moment, ils se préparent à acheter du bois à entreposer pour l’hiver. En raison de l’inflation galopante, l’intention de réparer la salle de bain a été reportée sine die.

Économiser sans trop se priver

Selon Linh, une famille où les deux parents travaillent peut s’en sortir. Elle est spécialisée dans l’organisation de circuits pour les Vietnamiens en Europe. Avant la pandémie, avec ses revenus, le couple pouvait économiser environ 1.000 euros par mois, ce qui lui permettait d’avoir assez d’argent pour rentrer au Vietnam, et même voyager en Europe.

Cependant, depuis l’apparition de la pandémie de COVID-19 et le conflit russo-ukrainien, Linh ne travaille plus. Elle a confié que récemment son mari lui a dit qu’elle devait absolument trouver un job car il craignait que ses revenus actuels (environ 3.000 euros net) ne soient pas suffisants pour subvenir aux besoins de la famille. Cependant, elle hésite car leur enfant est encore petit.

L’inflation accélère en Europe.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon la radio allemande DW, l’inflation en Allemagne en mai dernier était de 7,9%. Mme Huong Lê, qui vit à Berlin, a confié que les prix de la plupart des biens de consommation essentiels avaient augmenté. La plus forte augmentation concerne les carburants, de 30% à 40%, l’électricité et le gaz, de 20%. Les biens essentiels comme le lait, les œufs, la viande, la farine… ont augmenté de 20% à 30% selon les types. C’est un record depuis la réunification allemande.

En mars 2022, la filière de l’huile de cuisson de tournesol et de colza étant en rupture de stock, le prix avait doublé, passant de 1,99 euro/litre à 3,99 euros/litre. Les prix des services de restauration ont bondi de 20% à 40%.

Mme Huong a dit qu’en général, le coût de la vie en Allemagne est assez bon marché (à l’exception de la location d’une maison). Les familles avec une seule source de revenu auront un peu plus de mal certes, mais recevront généralement diverses aides du gouvernement.

La famille de Mme Huong a deux enfants et a reçu 200 euros supplémentaires chacun depuis la première vague de l’épidémie de COVID-19. De plus, les enfants reçoivent jusqu’à leurs 18 ans de l’argent Kindergeld, soit 219 euros par mois, versés sur le compte de leurs parents.

Mme Huong a économisé environ 10% de ses dépenses inutiles, principalement les voyages ou les sorties au restaurant. Par conséquent, elle n’est pas trop affectée par l’inflation.

Ta My Ngân, une Vietnamienne vivant dans l’État de l’Oregon, aux États-Unis, a confié qu’il y a environ deux mois, sa famille a commencé à se serrer la ceinture et à suivre une liste de course très stricte. "Nous limitons nos achats à ce qui absolument nécessaire. Nous savons ce qu’il faut pour cuisiner pour toute la semaine et n’allons plus au restaurant", a expliqué Mme Ngân.

Depuis trois mois, sa famille a changé de supermarché afin de consommer plus intelligemment et d’économiser de l’argent.

Restreindre les voyages et déplacements

En raison de l’inflation, de nombreuses familles, dont celle de Mme Ngân, ont reporté les voyages ou sorties. "Lorsque l’essence était encore bon marché, nous avions un ami qui se rendait en ville en voiture pour nous rendre visite, mais il n’est pas venu depuis deux mois", a-t-elle ajouté.

En France, l’inflation a atteint un nouveau record de 5,8% en mai. M. D. et son épouse T., de la ville de Compiègne, à près de 90 km de Paris, ont également confirmé que ce qu’ils limitent le plus, ce sont les déplacements.

"Avant, nous avions l’habitude d’aller dans un marché asiatique à Paris une fois toutes les deux semaines, mais maintenant nous n’y allons plus qu’une fois par mois", a dit M. D.

Ils ont également limité les déplacements pour rendre visite à des amis éloignés. M. D. a précisé qu’en priorisant les dépenses nécessaires, les Français dépensent moins en services et mangent moins au restaurant. Son voisin a ouvert un salon de spa, autrefois très fréquenté, mais qui n’a plus que quelques clients de temps en temps.

M.D. a précisé qu’avec un salaire mensuel minimum de 1.300 euros, en général, les personnes travaillant en France peuvent s’en sortir. Mme T. a déclaré qu’elle faisait du bénévolat une fois toutes les une à deux semaines aux Restos du cœur, un organisme de bienfaisance qui fournit des produits de première nécessité aux personnes en situation de précarité.

Elle a découvert que pendant l’épidémie de COVID-19, le nombre de personnes demandant une aide a été multiplié par deux ou trois. Depuis le début du conflit en Ukraine, le nombre de personnes qui en font la demande a encore augmenté.


Hông Vân - Phuong Nga/CVN

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