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Un pompier déverse de l'eau le 3 août dans un jardin brûlé de Générac (Gard) où un feu a détruit près de 800 hectares. |
"Les deux personnes qui ont été interpellées hier et placées en garde à vue à Générac ont été remises en liberté" vers midi, a précisé le procureur de la République de Nîmes, Eric Maurel à un correspondant de l'AFP.
Un peu plus tôt, lors d'une conférence de presse à la base aérienne de la sécurité civile à Nîmes, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, avait indiqué que vendredi 2 août "au moment du deuxième incendie de Générac" deux personnes avaient été placées en garde à vue. "Il y a eu le signalement de trois personnes qui auraient pu être incendiaires: deux personnes ont été interpellées et des éléments de l'enquête semblent laisser penser qu'elles peuvent être responsables", avait-il détaillé.
"Nous avons des suspicions, mais nous n’avions pas assez d’éléments pour les garder. Nous avons besoin de temps pour enquêter davantage. L’avancée de l'enquête nous dira s’il faut les interpeller à nouveau ou pas", a précisé à l'AFP le lieutenant colonel de gendarmerie Didier Ressayre.
Mardi 30 juillet et mercredi 31 juillet un premier incendie avait déjà frappé Générac ravageant 500 hectares de forêt. En tout plus de 800 hectares sont ainsi partis en fumée dans la commune au cours des deux incendies. "Nous avons retrouvé sur site des éléments qui semblent caractériser l'intentionnalité, le caractère criminel de l'incendie", a annoncé M. Castaner.
Pour le maire de la commune Frédéric Touzellier, il ne faisait aucun doute vendredi 2 août que le feu était d'origine criminelle. Vendredi entre huit et dix départs de feu quasi simultanés, entre 14h30 et 15h00, ont été recensés par les secours au sud de Nîmes, entre Saint-Gilles et Vauvert. Parmi eux, ce nouveau départ à Générac, encore au bord de la D14, comme pour l'incendie de mardi 30 juillet, incendie pour lequel le procureur de Nîmes avait clairement privilégié la piste criminelle.
Vue prise le 3 août près du village de Générac (Gard). |
À Vauvert, où un autre feu s'était déclenché vendredi 2 août, brûlant 170 hectares, le feu était "en très bonne voie d’extinction", a également ajouté le Sdis samedi soir 3 août. "La situation météorologique reste particulièrement défavorable et toutes les conditions sont réunies pour que de nouveaux feux puissent survenir", mettent néanmoins en garde les pompiers .
Pilote expérimenté
Le pilote du bombardier d'eau qui est décédé dans la chute de son appareil vendredi 2 août en tentant d'éteindre le feu de Générac aurait "perdu ses repères". "Le pilote, qui était en phase descendante, est entré dans une colonne de fumée très épaisse et a percuté la cime des arbres", a indiqué une source proche de l'enquête à l'AFP. "C'est un problème d'estimation du pilote qui est entré dans un nuage très sombre et a perdu ses repères".
Le responsable de la flotte Tracker était juste au-dessus de lui et a assisté à l’accident, a aussi précisé le ministre. La victime, âgée d'une cinquantaine d'années et père de deux enfants, était un homme expérimenté qui avait piloté "un Mirage 2.000", a ajouté M. Castaner
Une enquête a été ouverte sous l'autorité du parquet et confiée à la section de recherches de gendarmerie de Nîmes, ainsi que du côté du Bureau enquêtes accidents. De tels accidents sont rarissimes. Le dernier drame similaire date de 2005 lorsqu'un Canadair s'était abîmé en mer, avec son pilote et son copilote, à Calvi en Haute-Corse.
AFP/VNA/CVN