France
Impasse chez Air France et à la SNCF, grèves et trafic perturbé

Deux conflits dans l'impasse et un nouvel épisode délicat pour les voyageurs: les cheminots de la SNCF et les personnels d'Air France sont appelés à cesser le travail lundi et mardi 23 et 24 avril et les perturbations prévues sont proches des épisodes précédents.

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Les quais bondés de la gare Saint-Lazare à Paris le 19 avril.
Photo: AFP/VNA/CVN

Pas de convergence, mais une coïncidence des luttes inédite. Pour la première fois depuis le début des deux conflits, les grèves à Air France et à la SNCF tombent aux mêmes dates, deux jours de suite.

Sur les rails, le cinquième épisode de la grève en pointillés a commencé dimanche 22 avril à 20h00. Il s'annonce un peu moins suivi que le quatrième, avec en moyenne 2 TGV sur 5 en circulation lundi 23 avril, 3 RER et Transilien sur 7, ainsi que 3 Intercités sur 10, selon les prévisions communiquées par la compagnie ferroviaire.

"Le trafic sera en amélioration", a déclaré le président de la SNCF Guillaume Pepy à la mi-journée, les chiffres annoncés étant en légère hausse par rapport aux précédentes journées de mobilisation. Toutefois la situation restera très contrastée d'une ligne à l'autre.

Mercredi et jeudi derniers 18 et 19 avril, seul un TGV sur trois, un Intercités sur quatre, deux TER et Transilien sur cinq avaient été maintenus. Le nombre de grévistes n'a cependant pas varié: "Il y a quatre cheminots sur cinq au travail" mais "ceux qui conduisent les trains sont en grève à 60%", a indiqué M. Pepy. "C'est beaucoup moins qu'au début de la grève, où on était à 77%", a-t-il ajouté, affirmant que "la grève s'érode lentement".

Le vote de la réforme ferroviaire mardi 17 avril à l'Assemblée nationale n'a toutefois pas découragé les syndicats, qui ont suspendu jeudi 19 avril leurs discussions avec la ministre des Transports, Elisabeth Borne, et demandé à négocier directement avec le Premier ministre, Edouard Philippe.

Pour faire pression sur l'exécutif, d'autres épisodes de grève sont programmés jusqu'à fin juin et le mouvement pourrait même être prolongé en juillet et août, selon Le Parisien.

Un scénario inenvisageable pour le patron de la SNCF, convaincu qu'"il n'y aura pas de grève cet été parce que les cheminots sont des gens responsables".

"Passage en force"

Des cheminots parmi les manifestants à Toulouse le 19 avril.
Photo: AFP/VNA/CVN

Dans les airs aussi, le conflit reste suivi, même si les prévisions de trafic pour la dixième journée de grève en deux mois sont un peu meilleures que pour la précédente. Air France prévoit en effet d'assurer 75% de ses vols lundi 23 avril, contre 70% mercredi dernier 18 avril.

Dans le détail, la compagnie table sur 65% de vols long-courriers maintenus, un taux identique pour les moyen-courriers au départ et vers l'aéroport Paris-Charles de Gaulle et 85% pour les court-courriers à Paris-Orly et en province

Le nombre de grévistes tenus de se déclarer avant le mouvement est en baisse d'environ trois points chez les pilotes (28,1%), ainsi que chez les hôtesses et stewards (19,6%), et de presque un point parmi les personnels au sol (13%).

L'entreprise "regrette la poursuite de ces grèves" et rappelle avoir "fait plusieurs propositions pour sortir du conflit".

Face au rejet des syndicats de son dernier projet d'accord, la direction a annoncé vendredi 20 avril "le lancement d'une consultation auprès de l'ensemble des salariés" sur la base de sa dernière proposition: 2% d'augmentation immédiate des salaires et 5% supplémentaires étalés sur trois ans. Les syndicats réclament, eux, 5,1% dès cette année.

Le Pdg Jean-Marc Janaillac a clairement mis sa démission dans la balance: si le résultat "est négatif, je ne vois pas comment je pourrais rester", a-t-il prévenu vendredi 20 avril.

Une "tentative de passage en force (...) rappelant les pires époques du dialogue social", a réagi Grégoire Aplincourt, président du Spaf, deuxième syndicat de pilotes, dans une déclaration.

Le patron d'Air France "essaie de dramatiser la situation (...) en se mettant en avant et en promettant le chaos", a estimé Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, sur BFM TV. Pour lui, "ce n'est pas la bonne solution".


AFP/VNA/CVN

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