Touristes posant au Louvre, le 6 février 2012. Photo: AFP/VNA/CVN |
Avec des capteurs, des outils d'analyse en temps réel et autres outils connectés à Internet, l'idée est de rendre le musée, le plus fréquenté au monde, "plus intelligent". "Ce n'est pas un travail, c'est une mission", explique un vice-président d'IBM, David Bartlett, surnommé "l'homme qui murmure à l'oreille des bâtiments" pour sa passion pour une meilleure gestion des immeubles. "Si on écoute un bâtiment de façon holistique, il y a des tas d'occasions d'améliorations", explique-t-il. "Le Louvre me dit qu'il y a tout un réseau complexe de systèmes à l'intérieur de systèmes".
Le Louvre, qui a conclu avec IBM un contrat pluriannuel d'un montant non précisé révélé le 5 mars par le groupe informatique, réalise en moyenne 65.000 travaux de réparation ou de maintenance par an dans ses plus de 6.000 mètres carrés, qui parfois exigent la fermeture de certaines salles ou galeries. "Le fait qu'il abrite des milliers d'œuvres d'art irremplaçables qui doivent être préservées pendant qu'on essaie d'accueillir des millions de visiteurs chaque année, représente une difficulté supplémentaire", souligne le responsable du département de maintenance informatique du musée, Metin Pelit.
Dans le cadre de son initiative "Smarter Buildings" ("des bâtiments plus intelligents") lancée par IBM en février 2010, le groupe new-yorkais a déjà installé son logiciel Maximo pour coordonner les opérations de nettoyage, d'entretien, de chauffage, d'éclairage, et même de verrouillage des plus de 2.500 portes qu'abrite le musée. "On a beau concevoir la meilleure maison possible en termes d'économies d'énergie, si l'adolescent de la maison laisse la porte ouverte, ça ruine tout", fait valoir M. Bartlett, qui note au passage que le Louvre doit aussi veiller aux questions d'humidité.
Avant le nouveau système d'IBM, le personnel du Louvre s'en remettait aux papiers et formulaires pour gérer l'entretien. Mais "gérer les visites de réparations, de nettoyage et de maintenance qui permettent de préserver les locaux et les oeuvres d'art, tout en gardant les galeries accessibles, c'est une tâche dantesque", fait valoir Metin Pelit. "Grâce au logiciel IBM, nous sommes capables de visualiser toute l'infrastructure, et de prendre de meilleures décisions, mieux informées sur la façon et le moment de résoudre un problème, ou d'agir préventivement pour éviter un problème que sinon nous n'aurions pas vu venir".
Des capteurs permettent par exemple de repérer des filtres ayant besoin d'être changés, ou des moteurs en bout de course. Le logiciel tient à jour une liste d'intervenants spécialisés pour réaliser les travaux requis. Alors que ce partenariat n'en est qu'à ses débuts, IBM affirme avoir déjà permis au Louvre de réaliser 40% d'économies d'énergie dans ses bâtiments anciens. "Le Louvre est maintenant en mesure d'ouvrir au public quotidiennement la majorité de ses galeries, tout en réduisant ses coûts", selon M. Pelit.
Le programme réalisé par IBM au Louvre est l'un des plus ambitieux de l'initiative "Smarter Buildings", également retenue par l'université Tulane à La Nouvelle-Orléans (Sud des États-Unis), ou encore par le gigantesque hôtel-casino The Venetian à Las Vegas (Ouest des États-Unis).
AFP/VNA/CVN