>>Préservation des vestiges de Phô Hiên à Hung Yên
Les monuments représentatifs de Phô Hiên sont des ouvrages architecturaux datant des XVIe et XVIIe siècles tels que temples, pagodes, maisons communales, sièges de congrégations chinoises...
Il faut aussi mentionner les fêtes traditionnelles organisées annuellement dans ces lieux. Le tout contribue à redonner de la vie à Phô Hiên, centre commercial le plus important du Nord qui connut son âge d’or au XVIIe siècle.
Les monuments représentatifs de Phô Hiên, province de Hung Yên (Nord), sont des ouvrages architecturaux datant des XVIe et XVIIe siècles. |
Photo : Net/CVN |
Cette année, les fêtes traditionnelles de Phô Hiên comprennent des cérémonies religieuses, des expositions d’antiquités et de bonsaïs, des jeux traditionnels, des concours de chants folkloriques…
Phô Hiên (ancienne Hung Yên), située dans la province de Hung Yên d'aujourd’hui, était un port international du Nord, rival de Hôi An au Sud, d'après l'homme de culture Huu Ngoc.
À Phô Hiên vivait une population d’agriculteurs et de bateliers-pêcheurs. Au Xe siècle, Phô Hiên fut le fief du Seigneur de guerre Pham Phung Ât. Au XIIIe siècle, des Chinois réfugiés y créèrent un village. Plus tard, l’endroit choisi comme siège administratif devint une bourgade florissante.
Un port international du Nord
Depuis le XVIe siècle, certains pays occidentaux (Portugal, Hollande, Espagne, Angleterre, France) animèrent le commerce maritime avec l’Asie. Bien que situé à l'écart de ce circuit – ce qui n’était pas le cas de Hôi An (ex-Faïfo) – Phô Hiên n’en a pas moins bénéficié. D’autre part, les Seigneurs Trinh voulaient développer le commerce extérieur pour mieux s’équiper dans la lutte contre les Seigneurs Nguyên du Sud, mais comme ils ne permettaient pas l’ouverture de comptoirs étrangers dans la capitale Thang Long, Phô Hiên est devenu l’avant-port de cette dernière et le centre commercial le plus important du Nord. Des comptoirs étrangers s’ouvrirent : hollandais (1673-1700), britanniques (1672-1683), français (1680). D’autres marchands venaient de l’Asie du Sud-Est (Siam, Malaisie, Philippines), d’Europe (Portugal, Hollande, Angleterre, France). Les Chinois ont été présents très tôt. Ils servaient d’intermédiaires pour les étrangers.
Une vue de Phô Hiên dans la province de Hung Yên (Nord) |
Photo : DL/CVN |
Le marchand britannique William Dampier rapporte que Phô Hiên avait, à son apogée, 2.000 maisons, une garnison, une belle maison habitée par deux évêques.
Phô Hiên importait des articles de luxe pour la cour, des armes et des munitions, du cuivre, de l’or, de l’argent, des médicaments, de la porcelaine et des tissus de Chine… Il exportait épices, céramique et surtout soieries.
De la fin du XVIIe au début du XVIIIe siècles, Phô Hiên déclina. Les comptoirs fermèrent, les bateaux étrangers ne vinrent plus. Cette récession peut s’expliquer par plusieurs facteurs : d’une part de nombreuses révoltes paysannes (à partir des années 30 du XVIIe siècle) qui ont secoué le pays ; d’autre part, plusieurs autres pays d’Asie orientale (Japon, Chine) produisant et vendant davantage, et l’industrialisation des pays occidentaux qui désormais pouvait se passer de certains produits importés, ont fait perdre aux produits vietnamiens (soieries, céramique) une grande partie de leur intérêt, face à cette concurrence internationale.
VNA/CVN