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Chantier de fouille dans le site archéologique du palais Cân Chanh. |
Photo : Hoài Nhân/CVN |
Les recherches archéologiques menées sur le site du palais Cân Chanh, qui a été complètement détruit en 1947, ont révélé des éléments marquants liés à la géologie ainsi qu’aux dégradations causées par les conditions climatiques et l’érosion. Ces dernières ont contribué au déclin de l’une des structures les plus importantes, édifiées sous la dynastie des Nguyên (1802-1945). Ces fouilles ont couvert une superficie de 200 m² et se sont étalées sur une période d’un mois, au cours de laquelle des artefacts ont été collectés, et des données ont été recueillies sur la structure du palais en vue de sa prochaine restauration.
Reconstruction
Selon le Dr. Phan Thanh Hai, directeur du Service de la culture et des sports de la province de Thua Thiên Huê, le palais Cân Chanh était le bâtiment central
de la Tu Câm Thành (Cité pourpre interdite), situé à environ 100 m du palais Thai Hoà (Harmonie suprême). Il jouait le rôle de passerelle entre la Cour impériale et la zone située à l’extérieur de la cour. Ce palais fut mis en chantier en avril 1804 sous le règne du roi Gia Long (1762-1820) et achevé un an plus tard. En 1811, le roi Gia Long ordonna sa restauration, suivie d’une seconde réparation en 1827 sous le règne du roi Minh Mang (1791-1841). En 1887, d’importants travaux de réparation furent entrepris.
Les fouilles dans le site archéologique du palais Cân Chanh. |
Photo : VOV/VNA/CVN |
La dernière intervention majeure eut lieu en 1938 lors de la rénovation de plusieurs autres palais, dont ceux de Khanh Ninh et Thai Hoà.
En 1945, l’abdication du roi Bao Dai marqua la fin du régime féodal au Vietnam. Cân Chanh et ses environs étaient encore relativement intacts à cette époque-là. En revanche, en 1947, la guerre causa sa destruction totale. En 1960, l’artiste Nguyên Phuc Chiêm Nguyên, du Service de restauration de Thua Thiên, s’est basé sur les fondations restantes pour redessiner l’ouvrage.
Sa structure est similaire à celle du palais Thai Hoà. Il s’agit d’un édifice à double structure, comprenant la partie principale en façade et la partie secondaire (ou annexe) à l’arrière. En raison de sa destruction complète, les experts doivent se fier à de rares archives.
Site des rites
Dans le passé, le palais Cân Chanh avait pour fonction d’abriter les réunions au sommet entre les rois Nguyên et leur conseil. Il servait également de lieu pour des rituels et cérémonies, dont celle de Thuong triêu (réunion périodique entre le roi et ses mandarins), qui se tenait quatre fois par mois aux 5e, 10e, 20e et 25e jours du mois lunaire. Parmi les autres événements, citons la cérémonie de Phât thuc (rite de nettoyage du sceau impérial), qui avait lieu pendant le 12e mois lunaire, ainsi que la cérémonie d’accueil des ambassadeurs étrangers et des dignitaires locaux, sans parler des banquets royaux.
Particulièrement remarquable, le palais Cân Chanh a été le lieu de célébration du mariage du roi Bao Dai avec la reine Nam Phuong.
Restauration totale
Le palais Cân Chanh avant d’être détruit par la guerre. |
Photo : Archives/CVN |
En 2021, la province de Thua Thiên Huê a donné son accord pour sa restauration, un projet financé à hauteur de 200 milliards de dôngs. Soixante-quatorze ans après sa destruction totale pendant la guerre, ce vestige historique est sur la voie de la renaissance. Celle-ci revêt une signification profonde, car pour les habitants de Huê, ce site représente une source de fierté culturelle et archéologique où d’importants événements royaux se déroulèrent.
Les résultats des fouilles ont révélé que le palais avait été édifié sur un terrain marécageux, ce qui a entraîné des modifications dans sa fondation. Les excavations ont été entreprises dans le but de déterminer la structure originelle ainsi que les changements géologiques nécessaires pour reconstituer l’intégralité du palais.
Les archéologues envisagent d’approfondir davantage les fouilles afin d’établir un plan détaillé garantissant la durabilité de l’ouvrage face aux aléas climatiques. Ils ont choisi de se baser sur l’architecture de l’époque du règne du roi Khai Dinh, car c’est à ce moment-là que le palais Cân Chanh avait atteint son apogée esthétique.
Tuong Minh - My Anh/CVN