Etats-Unis
Houston tangue dans les inondations "catastrophiques" de Harvey

Fermeture des deux aéroports, évacuation d'un important hôpital, principales routes pẻturbées : Houston, la plus grande métropole du Texas, subissait dimanche 27 août des inondations sans précédent causées par la tempête Harvey qui a fait au moins trois morts.

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Des habitants du quartier de Cottage Grove à Houston, sous le porche de leur maison, le 27 août.

Au même moment, sur la côte texane ravagée par l'ouragan de catégorie 4 sur une échelle de 5, le plus puissant à frapper les États-Unis depuis 2005 et le Texas depuis 1961, l'heure était à la découverte des dégâts.

"Je suis resté là pendant toute la tempête (...), j'ai vu la destruction se passer, tous les toits s'envoler des maisons, les arbres tomber, c'est horrible", a commenté John Moraida, habitant de Victoria, au sud-ouest de Houston.

Mais le répit pourrait n'être que bref car le littoral devrait voir arriver dans les prochains jours les inondations s'écoulant de l'intérieur des terres. Car Harvey, rétrogradé en tempête tropicale, fait quasiment du sur-place sur le sud-est du Texas.

"Cet événement est sans précédent et toutes ses conséquences ne sont pas encore connues mais vont au-delà de ce qu'on a jamais vu", a déclaré le National Weather Service (NWS), qui avait déjà prévenu que la "menace d'inondations catastrophiques" et "potentiellement mortelles" allait persister sur plusieurs jours.

La région Houston/Galveston avait reçu dimanche matin 27 août plus de 60 cm de pluie en 24 heures.

"C'est grave et ça va empirer", a averti le gouverneur du Texas Greg Abbott sur Fox News Sunday, soulignant que les dégâts atteindront "des milliards de dollars" dans cet État pétrolier.

La tempête a fait au moins trois morts. Mais des zones entières sont encore inaccessibles ou submergées, et le gouverneur Abbott a estimé qu'il était trop tôt pour donner un bilan humain.

"Même s'il y a une accalmie aujourd'hui, ne pensez pas que la tempête est terminée", a renchéri le maire de Houston Sylvester Turner, encourageant ses 2,3 millions d'administrés à rester chez eux pour éviter d'être piégés dans des rues transformées en rivières au débit rapide.

"Ça a l'air assez dangereux alors on a juste conduit et marché dans le quartier (...) mais avec toutes ces inondations, on ne peut aller nulle part", a confié Brit Breger, habitante de Houston.

Les autorités multiplient les messages de prudence et des avis d'inondations soudaines et de tornades ont été émis dans toute la région.

Rues transformées en rivières 

"Les personnes fuyant les inondations ne doivent pas en dernier recours rester dans le grenier. Si les étages les plus élevés de votre domicile deviennent dangereux... montez sur le toit", ont mis en garde les services d'urgence.

Car ce n'est pas terminé pour la capitale de l'industrie américaine du pétrole et sa région. D'après le dernier bulletin du Centre national des ouragans (NHC) à 18h00 GMT, entre 38 et 63 cm de pluie devraient encore y tomber d'ici jeudi pouvant provoquer un cumul total allant jusqu'à 127 cm.

Les garde-côtes, qui ont secouru une trentaine de personnes, ont mobilisé cinq hélicoptères MH-65 Dauphin et dépêché sur la région "toutes leurs ressources disponibles en provenance de tout le pays". Et les pompiers de Houston devaient gérer des milliers d'appels.

"Nous sommes épuisés et nos coeurs souffrent pour la communauté que nous servons, mais nous ne nous arrêterons pas", a tweeté le chef de la police de Houston, Art Acevedo.

Le juge Ed Emmett, qui dirige le comté dont dépend la métropole, a annoncé l'évacuation d'un des plus grands hôpitaux de la ville, le Ben Taub Hospital, "à cause d'inondations dans ses sous-sols qui ont interrompu l'alimentation électrique". Selon un responsable des transports, "la totalité des principales autoroutes est affectée" par la montée des eaux.

Les deux principaux aéroports de Houston, Hobby d'abord pour cause de pistes inondées, puis le plus grand, George Bush Intercontinental, faute d'accès routiers, ont dû fermer.

Visite de Trump 

Précipitations prévues liées à la tempête tropicale Harvey aux États-Unis.
Photo : AFP/VNA/CVN

Des milliers d'habitants ont suivi les directives d'évacuation. Selon la Croix-Rouge américaine, plus de 1.800 personnes ont trouvé refuge samedi soir dans 35 abris au Texas et en Louisiane.

Sur le littoral, les routes ont été submergées par les flots ayant parfois gonflé de quatre mètres, des toitures ont été arrachées quand les maisons n'ont tout simplement pas été rasées, les lignes électriques ont été coupées, des bateaux ont même échoué au milieu des rues. Plus de 316.000 clients restaient privés d'électricité, sans compter ceux de Houston.

"Il nous faudra des années pour nous remettre de ce désastre", a estimé Brock Long, responsable de l'Agence fédérale des situations d'urgence.

Le président Donald Trump, qui a signé dès vendredi 25 août une déclaration de catastrophe naturelle, se rendra mardi au Texas. Il s'est félicité sur Twitter du "talent" et de l'efficacité des secours.

Harvey a ravivé aux États-Unis le traumatisme de Katrina, qui a provoqué en 2005 une catastrophe humanitaire avec plus de 1.800 morts et la destruction de quartiers entiers de La Nouvelle-Orléans. La réaction du président de l'époque, George W. Bush, avait été particulièrement critiquée.

Par ailleurs, le passage de l'ouragan pourrait affecter les cours du pétrole. La côte texane accueille près d'un tiers des capacités de raffinerie de pétrole des États-Unis et le Golfe du Mexique 20% de la production américaine.

Plus d'une centaine de plateformes ont été évacuées, représentant environ un quart de la production quotidienne de brut et de gaz, et de nombreuses installations à terre fermées.

Le géant pétrolier américain ExxonMobil a annoncé dimanche l'arrêt des activités de son site de Baytown, l'un des plus grands du monde proche de Houston, car les inondations "ont engendré des problèmes opérationnels".

AFP/VNA/CVN

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