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Hô Chi Minh-Ville compte actuellement 8,4 millions d’habitants, soit 2,8 fois plus qu’au sortir de la guerre, en 1975, sur une superficie de 2.100 km². Elle est aujourd’hui la cité la plus densément peuplée du pays.
Une cité au pied du mur
La population augmente et, avec elle, le nombre de véhicules. À ce jour, plus de 7,6 millions de motos, scooters et quelque 700.000 voitures circulent dans la mégapole du Sud, sans tenir compte du million supplémentaire de deux-roues motorisés immatriculés dans d’autres localités. Et un millier de ces véhicules sont immatriculés chaque jour dans la cité. «Sans même tenir compte du trafic, la superficie de toutes les voies réunies dans la ville (environ 37,7 km²) ne suffirait pas à garer tous les véhicules», a informé un cadre du Service des transports et des communications pour illustrer le problème.
Ainsi, depuis des années, les habitants doivent conjuguer avec les embouteillages. Dressant le même constat, Nguyên Thiên Nhân, secrétaire du Comité du Parti pour Hô Chi Minh-Ville, estime que le manque de voies de circulation constitue le plus grand problème de la ville. «Selon les normes, 1 km² de terrain urbain doit être accompagné de 10 km de voiries. Ici à Hô Chi Minh-Ville, il n’y a que 1,98 km de routes pour 1 km², soit à peine 20% de ce qu’il faudrait», a-t-il fait savoir.
Au-delà des embouteillages, l’augmentation de la population engendre la construction de nouveaux logements. Cette accélération de l’urbanisation se traduit par un aplanissement des terrains, le comblement de certains canaux, réduisant d’autant les capacités de drainage des eaux pluviales. Résultat : les inondations sont de plus en plus fréquentes dans les zones exposées lorsqu’il pleut ou quand se produisent les marées de vives-eaux.
Les autorités municipales sont parfaitement conscientes de ces problèmes sans pour autant être en mesure d’agir, la faute à des fonds insuffisants, les travaux d’aménagement nécessaires étant extrêmement coûteux. Pour désengorger le trafic et limiter les inondations, il faudrait, dans l’idéal, 850.000 milliards de dôngs pour la période 2016-2020 afin de procéder aux ajustements nécessaires. Problème : le budget de la ville ne peut apporter que 20-30% de ce total.
Cette question du financement pourrait être réglée avec la Résolution 54 (portant sur l’expérimentation de mécanismes et politiques spécifiques pour le développement de la ville) qui vient d’être adoptée. Selon des économistes, avec l’application de cette résolution, la ville parviendra à boucler son budget pour améliorer suffisamment ses infrastructures. Concrètement, elle bénéficiera de l’augmentation de certaines taxes, aura le droit d’emprunter de l’argent en émettant des obligations, mais aussi de souscrire des prêts auprès des institutions financières nationales.
Selon Nguyên Thành Phong, président du Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville : «La Résolution 54 permettra à la ville de faire un grand pas en avant en termes de développement de ses infrastructures».
La clé : une gestion intelligente
Cependant, cette résolution prévoit aussi de faciliter les conditions de recrutement des entreprises et d’améliorer le revenu des travailleurs. Cela devrait, en toute logique, provoquer une vague migratoire qui risque de faire encore plus pression sur les infrastructures en place. L’électeur Lê Thi Liên Minh s’inquiète de la situation : «L’accroissement démographique est inévitable. Si la population de Hô Chi Minh-Ville atteint 15 millions d’habitants, ce sera un désastre ! Comment pourra-t-on alors résoudre cette catastrophe ?»
En réponse, Nguyên Thiên Nhân s’est voulu rassurant : «L’exode rural est un phénomène mondial, notamment dans les pays en développement comme le Vietnam. La solution pour absorber cette vague migratoire réside dans une gestion urbaine intelligente. La cité a entamé, il y a peu, des projets de construction d’une +ville intelligente+.»
Il a proposé deux solutions à appliquer pour diminuer la pression sur les infrastructures urbaines. Premièrement, améliorer la vie des habitants à la campagne en leur fournissant des équipements pour l’agriculture, les plantes et l’élevage. Hô Chi Minh-Ville deviendra ainsi le centre de production et de fourniture de variétés végétales pour les provinces du Sud-Ouest et les hauts plateaux du Centre.
Avec des revenus plus élevés, les habitants des zones rurales seront moins tentés de venir gagner leur vie à Hô Chi Minh-Ville. Deuxièmement, à long terme, la ville doit se diriger progressivement vers les industries de pointe et les services, des secteurs qui exigent du personnel de haute qualité, ce qui devrait aussi se traduire par une réduction de la pression démographique.
Mai Quynh/CVN