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Le président Tôn Duc Thang (1er rang, 3e à droite) et les habitants de la rue Khâm Thiên (Hanoï) qui a été bombardé par B52 durant 12 jours et nuits de décembre 1972 |
Photo : VNA/CVN |
Nous allons rencontrer des témoins à l’occasion du 45e anniversaire de la victoire de Hanoï - Diên Biên Phu aérien.
Nguyên Van Hâu, qui était à l’époque le chef des gardes civils du village de Phuong Liêt, à Hanoï, se souvient encore du retentissement des sirènes à chaque fois que les bombardiers approchaient : "Quand les civils entendaient ces sirènes, ils abandonnaient tout de suite ce qu’ils étaient en train de faire pour courir vers l’abri le plus proche", nous raconte-t-il. "Les militaires, eux, retrouvaient leurs postes de combats pour tenter d’abattre les bombardiers avec les armes qu’ils possédaient".
Le village de Phuong Liêt se situe près de l’aéroport de Bach Mai et de l’hôpital de Bach Mai, deux des cibles principales des bombardements américains. La maison communale, l’école et des habitations ont été rasées, mais les villageois ont tenu bon.
"Quand les bombardiers américains s’en sont pris à l’aéroport de Bach Mai, le village de Phuong Liêt a subi beaucoup de dégâts collatéraux. Mais les villageois sont restés stoïquement sur place. Nous, nous sommes allés dans la rue Khâm Thiên et à l’aéroport de Bach Mai pour participer aux opérations de sauvetage", nous précise Nguyên Van Hâu.
Rien qu’à Hanoï, les bombardements américains ont fait 2.380 morts et 1.355 blessés ainsi que d’innombrables dégâts matériels. La principale station de la voix du Vietnam a d’ailleurs été touchée de plein fouet.
Les visiteurs au Musée de l'histoire militaire du Vietnam à l'occasion de 45e anniversaire de la victoire de Diên Biên Phu aérien, le 18 décembre. |
Photo : Thành Dat/VNA/CVN |
C’est en tant que chef de la milice communale de Mê Tri que Trân Ngoc Lâm a participé à ces combats de décembre 1972. Il se souvient : "En décembre 1972, les Américains ont bombardé par quatre fois ici. En moyenne, six bombes ont été larguées pour 100m2. Notre troupe était composée de 11 membres dont 6 sont tombés au champ d’honneur. Mais nous avons pu abattre un F4".
De même qu’à Hanoï, les soldats et la population de Hai Phong et de Thai Nguyên ont combattu héroïquement. Trinh Thi Tho, à l’époque présidente de l’Association des femmes de Hai Phong, en garde des souvenirs précis : "Les bombardements américains ont provoqué d’importantes déflagrations", nous dit-elle.
"Parfois, même si les bombes tombaient très loin de chez nous, nos vitres se cassaient. Nous devions donc coller du papier dessus pour qu’elles ne soient pas cassées sous la pression des bombes. Beaucoup de personnes ont évacué, mais d’autres sont restées pour poursuivre leur travail à l’usine. Quand les alarmes retentissaient, on descendait dans les abris. Puis, quand les avions ennemis s’en allaient, on reprenait le travail".
Au bout de 12 jours et 12 nuits, l’armée américaine a du cesser ses raids, essuyant ainsi un revers cuisant. Parmi les 81 bombardiers américains abattus, 34 étaient des B52, abattus par la volonté de fer d’une armée et d’une population unies dans la victoire.
VOV/VNA/CVN