Pomacea canaliculata, une espèce d’escargot envahissante, découverte récemment dans la Réserve naturelle de Pù Hu. |
Le projet "Prévenir et minimiser la dégradation de la biodiversité causée par les espèces exotiques envahissantes dans la Réserve naturelle de Pù Hu" est réalisé depuis 2015. Il a permis d’élaborer cinq ensembles de cartes sur la répartition et l’état des lieux de cinq espèces animales et végétales invasives, pour déployer des solutions de destruction efficaces.
Selon Nguyên Phuong Dông, directeur de la Réserve naturelle de Pù Hu, "les espèces exotiques envahissantes sont capables de se développer rapidement. Elles peuvent endommager les écosystèmes et prendre la place des espèces indigènes. Elles ont un impact négatif sur la diversité biologique en provoquant le déclin voire l’élimination d’espèces indigènes - par la compétition, la prédation ou la transmission de pathogènes - et la perturbation des écosystèmes”.
Dans le cadre du projet, le Comité de gestion de la Réserve naturelle de Pù Hu a mené deux enquêtes sur la répartition de ces espèces invasives sur plus de 27.500 ha de forêts à Pù Hu, à cheval entre les districts de Muong Lat et Quan Hoa, et étudié le processus de développement de ces espèces exotiques dans 53 villages.
Il a étudié la répartition de quatre espèces végétales exotiques dans les forêts de la réserve que sont co lao (Chromolaena odorata), trinh nu moc (Mimosa diplotricha), keo giâu (Leucaena leucocephala) et cây ngu sac (Lantana camara).
Dans la zone tampon, les agents du projet ont découvert des Pomacea canaliculata, une espèce d’escargot envahissante. Cette espèce de mollusques gastéropodes d’eau douce se développe rapidement et peut s’attaquer à la plupart des espèces végétales. Introduite hors de son aire naturelle de répartition, elle peut devenir invasive.
Solutions
Face aux risques, le Comité de gestion de la Réserve naturelle de Pù Hu a planté 5 ha de forêts de Chukrasia tabularis et reboisé des terrains incultes par des espèces autochtones. Il a organisé aussi un cours sur les mesures de lutte contre les espèces invasives en faveur de 30 gardes-forestiers et cadres des communes de la zone tampon. En outre, 15 conférences ont été organisées dans les villages afin de sensibiliser les habitants aux impacts négatifs des espèces exotiques, avec la participation de 750 personnes. Et un réseau d’informations sur ces espèces et les actes de violations des ressources naturelles a aussi été créé.
Cette année, le Comité de gestion de Pù Hu continuera de coopérer avec les autorités et habitants des communes autour de la Réserve pour contrôler l’expansion des espèces exotiques envahissantes et expérimenter des mesures de lutte biologique ou chimique afin de contribuer à la protection des espèces indigènnes et de la biodiversité.
Texte et photo: Huong Linh - Nguyên Nam/CVN