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Les Bleues explosent de joie après avoir conquis la médaille de bronze de l'Euro devant le Danemark à Göteborg, le 18 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette troisième médaille européenne après 2002 et 2006, la huitième dans une grande compétition internationale depuis 1999, est un bel accomplissement. Les Bleues ont eu le mérite de se remobiliser après la deuxième place aux Jeux, ce qui n'avait rien d'évident. Les Russes, championnes olympiques et éliminées dès la phase de poules en Suède, en savent quelque chose.
Ce résultat consolide la place de la France dans le peloton de tête, à deux ans du prochain Euro qui aura lieu dans l'Hexagone. En attendant ce sommet, les joueuses d'Olivier Krumbholz joueront en Allemagne le Mondial-2017, pour lequel elles sont déjà qualifiées, avec de grandes ambitions.
C'est aussi une victoire personnelle pour le sélectionneur. De retour aux commandes cette saison, après avoir été évincé en 2013, le Messin a tiré le groupe d'un mauvais pas.
L'enchaînement des succès après quatre saisons de disette (2012 à 2015) ferait presque oublier dans quel état se trouvait l'équipe il y a un an. Au Mondial-2015 au Danemark, elle avait plongé dans une crise sportive, à la suite de l'échec en quart de finale, et aussi humaine, à cause d'un conflit impliquant des joueuses, des membres de l'encadrement et le sélectionneur Alain Portes. Celui-ci avait finalement été écarté, ouvrant la voie au retour de l'entraîneur historique.
"Il y a un an qui l'aurait cru ?"
À l'Euro, plusieurs joueuses ont confirmé qu'elles faisaient partie des toutes meilleures au monde : l'arrière gauchère Alexandra Lacrabère (31 buts), Estelle Nzé-Minko, révélation du tournoi au poste de demi-centre et meilleure buteuse française (35 buts) à 25 ans, le pivot Béatrice Edwige, meilleur défenseur de la compétition, et les deux gardiennes complémentaires Amandine Leynaud et Laura Glauser.
La capitaine des Bleues, Siraba Dembélé, à l'issue de la victoire sur le Danemark à l'Euro, le 18 décembre à Göteborg. |
La troisième place laisse peut-être quelques regrets aux supporters car, sans quelques trous d'air, la première ne semblait pas hors de portée. Mais pas aux joueuses.
"On n'avait pas eu de médaille depuis 2011. Cette année, on en gagne deux. Qui l'aurait cru ? Il y a un an, on était au fond du gouffre et là on remonte à la lumière tranquillement. On n'a pas encore la médaille d'or autour du cou, on a encore beaucoup de choses à travailler", a commenté Lacrabère.
On peut aussi tenter d'imaginer quelle aurait été la couleur de la récompense si Allison Pineau, la meilleure Française aux jeux Olympiques, n'avait pas été considérablement amoindrie par une blessure à la cheville pendant toute la compétition.
Dans le match pour la troisième place, on a cru que les Bleues avaient mis fin au suspense en démarrant par un 5-0, écart maintenu à la pause (14-9). Le risque de décompression après la défaite de vendredi 16 décembre contre la Norvège, qui allait conserver son titre en battant les Pays-Bas 30 à 29, était écarté.
Pourtant en seconde période, les Danoises sont revenues à plusieurs reprises à une unité (16-15, 17-16, ...), mais des arrêts de Glauser (8 au total, après les 10 de Leynaud avant la mi-temps) et deux derniers buts d'Edwige ont empêché le match de tourner.
"Il n'y a que vous qui avez eu peur !", a lancé Nzé-Minko. "Nous non. On était bien, on était en place. Je savais qu'elles ne passeraient pas devant".