Nguyên Van Phuoc, directeur adjoint du Service des ressources et de l'environnement de Hô Chi Minh-Ville, fait savoir que de nombreux organismes et compagnies exploitent et utilisent l'eau du fleuve Sai Gon. Les résultats d'observation rendus publics montrent que l'eau de ce fleuve est très polluée, ce qui pose un véritable problème dans l'approvisionnement des habitants de la ville en eau potable.
D'après M. Phuoc, cette situation s'explique par le développement industriel, l'urbanisation rapide engendrée par l'exode rural. Du coup, les grands centres sont confrontés à une augmentation continue du volume de déchets rejetés par les activités industrielles et de la vie quotidienne. Autre problème, les investissements injectés ces dernières années afin de limiter la pollution sont de loin insuffisants pour espérer une amélioration de la situation.
Concrètement, la ville a investi dans plusieurs ouvrages d'épuration des eaux usées comme Binh Hung, Suôi Nhum, les canaux Ba Do, Tham Luong, Nuoc Den. Mais cela ne suffit pas à répondre aux besoins dans ce domaine. Sans compter que la population et les responsables d'entreprises ne se soucient encore guère de la protection de l'environnement, ce qui fait que les rejets directs des ordures dans les canaux et arroyos sont monnaie courante, de même qu'un nombre conséquent d'entreprises passent outre les règlementations concernant le traitement des eaux usées. Il est vrai que les sanctions appliquées par les différentes localités à l'encontre des établissements pollueurs sont loin d'être dissuasifs, ce qui ne fait qu'aggraver le phénomène de pollution dans le fleuve Sai Gon.
Face à cette situation, depuis plusieurs années, le Service municipal des ressources naturelles et de l'environnement, en qualité d'organisme spécialisé dans la protection de l'environnement de la ville, a mis en œuvre plusieurs solutions concrètes afin de limiter et d'empêcher par étapes successives la pollution et d'améliorer la qualité des eaux. Le gouvernement a également créé le Comité de la protection du bassin du fleuve Dông Nai. Situé dans le bassin du fleuve Dông Nai, le fleuve Sai Gon est l'objet de la protection non seulement de la ville mais encore de toute la région du bassin du fleuve Dông Nai.
Des efforts de la ville
Les autorités de Hô Chi Minh-Ville viennent de publier un arrêté sur la réduction de la pollution, témoignant des efforts de la ville dans l'amélioration de la qualité des eaux du fleuve en question. Elles n'en resteront pas là, puisqu'elles se concentreront dans les temps qui viennent sur la protection de la qualité des eaux du fleuve Sai Gon, le ramassage et le traitement des déchets dangereux ainsi que sur l'achèvement du réseau de stations d'épuration des eaux usées rejetées par les hôpitaux.
Actuellement, le Service municipal des ressources naturelles et de l'environnement, en coopération avec les arrondissements et districts, tentent de trouver l'origine des 50 m3 d'eaux usées déversées directement dans le fleuve chaque jour. Un bon début en vue de trouver des mesures de lutte efficace contre la pollution de ce cours d'eau. Le service en question envisage également de renforcer les contrôles dans les entreprises dites "à risque" ou celles utilisant des technologies de production arriérées, et va demander à la ville de ne plus délivrer de nouveaux permis à ces fameux secteurs et branches à risque.
Actuellement, 1.560 entreprises pollueuses ont été délocalisées, mais plusieurs établissements de production se trouvent encore dans l'agglomération, notamment dans les arrondissements de Binh Tân, de Tân Binh, de Tân Phu… C'est pour quoi, il faut renforcer les campagnes de communication afin de sensibiliser plus avant la population sur ce problème. Il est également important d'intensifier le ramassage des ordures dans les canaux et arroyos, de moderniser le système d'observation de la qualité des eaux de surface.
Parallèlement aux efforts de la ville, les autres provinces dans lesquelles s'écoule le fleuve Sai Gon doivent coopérer pour mieux le protéger et lui rendre un peu de sa superbe d'autrefois.
Huong Linh/CVN