>>Grippe aviaire : l'abattage des canards étendu à 187 communes en France
Des ouvriers font sortir des canards avant qu'une partie d'entre-eux soit tuée pour lutter contre la grippe aviaire, le 6 janvier, à Belloc-Saint-Clamens. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le plan d'abattage préventif, décidé par le gouvernement début janvier, touche à sa fin et les professionnels de la filière seront reçus jeudi après-midi 19 janvier au ministère de l'Agriculture pour discuter des indemnisations. Le comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog) estime les pertes à 120 millions d'euros.
Après une première épizootie en 2016, qui avait déjà entraîné un arrêt de l'activité de plusieurs mois, ces aides sont attendues avec impatience par les éleveurs, notamment dans le Gers, deuxième département producteur de foie gras.
"Combien de temps on va tenir? Deux mois, trois mois, je ne sais pas, mais après on va devoir trouver des solutions, sinon dans quatre mois, on n'existe plus", se désole Pierre Perès, éleveur-gaveur à Saint-Michel qui a dû se séparer de tous ses canards.
"La trésorerie, on en a aujourd'hui. Mais on a quand même des salaires, des factures qui arrivent, des échéances de crédit à payer chaque mois: quand vous n'avez plus de rentrée d'argent, ça s'essouffle", ajoute-t-il.
Après la première crise aviaire en 2016, il avait dû, comme tous les éleveurs, faire des travaux de bio-sécurité: "la moitié" a été réalisée, pour un total de 170.000 euros.
"On n'a pas l'argent d'avance", estime aussi Sylvie Robin, qui élève pour la coopérative Vivadour depuis 18 mois quelque 54.000 canards par an à Viella.
"Ca fait 15 jours qu'on est vides et on ne sait pas quand on va pouvoir re-rentrer des animaux. On espère recommencer début avril, mais quand on voit que le virus continue à progresser... on est très alarmés", dit-elle.
"Il va falloir qu'on nous donne de vraies réponses. Il y a un couple qui a une exploitation avicole et qui travaille en intérim pour payer les factures", renchérit Lionel Candelon, porte-parole des "Canards en colère", un collectif d'éleveurs.
AFP/VNA/CVN