>>Les dauphins roses de Hong Kong menacés de disparition
Les chances de survie des dauphins de l'Irrawaddy, décimée par la pollution et la pêche au générateur, sont de plus en plus réduites au Myanmar. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Depuis des décennies, des centaines de pêcheurs birmans dans le centre du pays travaillent, comme Maung Lay, en harmonie avec les dauphins qui guident les poissons dans leurs filets. Un folklore local de plus en plus apprécié des touristes mais aujourd'hui menacé.
Connue sous le nom de Thar Gyi Ma, le dauphin femelle de Maung Lay a été retrouvé échoué sur une berge en novembre. C'est à ce moment-là que les habitants ont découvert qu'elle était enceinte.
"Elle est irremplaçable car elle faisait partie de ma famille. J'ai le cœur brisé", explique cet homme de 55 ans assis dans sa hutte de bambou d'un petit village à quelques heures de bateau de Mandalay. "J'ai déposé des fleurs et des couronnes dans la rivière. J'ai fait don de nourriture aux moines pour une cérémonie bouddhiste en son honneur", raconte-t-il encore.
Les dauphins de l'Irrawaddy, aussi appelés dauphins du Mékong, sont présents dans les rivières, les lacs et les mers d'Asie du Sud-Est, depuis le Nord-Ouest du golfe du Bengale, en Inde, jusqu'au Sud de l'Indonésie.
Ces mammifères de couleur grise ou bleue, possèdent contrairement à de nombreux autres dauphins une tête toute ronde, qui donne l'impression qu'ils sourient en permanence.
Maung Lay a passé plus de 30 ans à pêcher accompagné par un groupe de sept dauphins emmené par Thar Gyi Ma. "C'est une grande perte car elle était la chef du groupe. Les autres ne sont pas aussi habiles qu'elle", ajoute-t-il.
Après trois décès cette année, les autorités estiment qu'il ne reste plus que 62 dauphins de l'Irrawaddy au Myanmar. La situation est encore plus dramatique au Laos, où seuls trois animaux sont encore vivants, d'après l'ONG Fonds mondial pour la nature (WWF), qui considère l'espèce comme éteinte.
"Nous avons perdu un nombre record de dauphins cette année", explique Jaw Kar, responsable adjoint du département des pêches de Mandalay (centre de la Birmanie), qui met en cause la pollution liée à l'exploitation minière et aux engrais agricoles.
AFP/VNA/CVN