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Des manifestants arabes israéliens contre la loi sur "l'État-nation du peuple juif" à Jatt (Israël) le 1er octobre. |
En Cisjordanie occupée, à Gaza et à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville annexée et occupée par Israël, écoles et commerces sont restés pour la plupart fermés lundi, ont constaté des journalistes de l'AFP. À Jérusalem-Est, la plupart des commerces de la Vieille ville étant fermés. La ville était très calme, les juifs observant par ailleurs le dernier jour de Souccot, la fête des Tabernacles.
Cette grève générale est dirigée "contre la politique appliquée par Israël pour éliminer le nationalisme palestinien et l'expulsion de citoyens de leurs terres", a déclaré Khaled Abou Ayouch, un habitant de Ramallah où se sont tenues des manifestations.
Des affrontements mineurs ont éclaté près d'un checkpoint dans la périphérie de cette ville de Cisjordanie occupée et à Hébron, théatre de heurts fréquents entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes. En observant cette grève générale, Arabes israéliens et Palestiniens marquent leur désaccord avec la loi sur "l'État-nation du peuple juif".
Votée par le Parlement israélien le 19 juillet, cette loi confère aux juifs le droit "unique" à l'autodétermination en Israël et proclame que l'hébreu est la seule langue officielle d'Israël, l'arabe n'ayant qu'un statut "spécial" qui n'a pas été défini. Aucun article ne mentionne l'égalité entre les citoyens ou le caractère démocratique du pays, faisant craindre que le caractère juif d'Israël ne prime sur ces autres principes.
Le texte inquiète d'autant plus les minorités que le document fait partie des lois fondamentales qui font office de Constitution, inexistante en Israël. Des recours ont été déposés devant la Cour suprême et des manifestations contre le texte ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes en Israël cet été.
Une "blessure" encore à vif
En plus de la grève générale, dans la ville de Jatt (nord d'Israël) où vivent des Arabes israéliens, environ 1.500 personnes ont participé à une marche en mémoire des victimes du 1er octobre 2000. Douze Arabes israéliens et un Palestinien avaient été tués lors d'affrontements avec la police israélienne au tout début de la Seconde Intifada, en marge de manifestations de solidarité avec les Palestiniens.
Lundi 1er octobre, munis de portraits des victimes et de drapeaux palestiniens, les manifestants étaient accompagnés de députés du Parlement israélien, dont Ayman Odeh, chef de la Liste Arabe Unie (opposition). Dans la foule, des manifestants brandissaient aussi des pancartes contre la loi sur "l'État-nation du peuple juif".
"Nous faisons grève aujourd'hui pour rappeler que cette blessure saigne toujours", a déclaré M. Odeh, qui a appelé à ce que continue le combat contre le traitement des Arabes israéliens "comme des citoyens de seconde zone, et contre les lois racistes".
Les Arabes israéliens sont les descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d'Israël et constituent aujourd'hui 17,5% de la population israélienne.
AFP/VNA/CVN