>>Montargis les pieds dans l'eau
Le château de Chambord les pieds dans l'eau, le 1er juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Météo France a averti qu'après "une journée d'accalmie relative" le 1er juin, de nouvelles pluies sont attendues le 2 juin. Les secours, qui ont effectué 10.000 interventions depuis le 29 mai, devraient encore avoir fort à faire.
Le Loiret et la Seine-et-Marne se trouvaient toujours en alerte rouge inondations et sept autres départements du Centre et de Lorraine étaient en vigilance orange (Indre-et-Loire, Cher, Loir-et-Cher, Indre, Meuse, Meurthe-et-Moselle et Moselle).
À Souppes-sur-Loing (Seine-et-Marne), le corps d'une femme de 86 ans a été découvert dans son pavillon inondé mais l'enquête devra déterminer les causes du décès.
Le Premier ministre Manuel Valls doit se rendre le 2 juin à Nemours (Seine-et-Marne), qui s'est retrouvé coupé en deux par les eaux.
Alerte rouge étendue à la Seine-et-Marne. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ça fait 60 ans que j'habite ici, j'ai jamais vu ça", a confié Sylvette Gounaud, employée d'une supérette inondée. "Le centre-ville est totalement sous l'eau, tous les commerces sont détruits", a déploré la maire de la ville, Valérie Lacroute.
Trois mille personnes y ont été évacuées vers des centres d'hébergement.
"Il s'agit d'une crue exceptionnelle, supérieure à la crue de 1910", a prévenu Météo France. Les cours dans les établissements scolaires ont été suspendus dans 80 communes du "secteur critique du Loing", affluent de la Seine.
À Nemours, les niveaux atteints lors de la crue de 1910 (4,25 m) ont été dépassés.
Dans le Loiret voisin, il est tombé l'équivalent d'un mois et demi de précipitations en trois jours.
Près de 10.000 foyers ont été privés d'électricité dans les trois départements du Loiret, de la Seine-et-Marne et des Yvelines, selon Enedis (anciennement ERDF), qui a déployé plusieurs centaines de techniciens et des dizaines de groupes électrogènes.
Les inondations ont causé des perturbations dans les transports franciliens (RER B, D, E et Tramway), déjà affectés par une grève contre la loi travail. Aucun train Transilien, intercités ou TER ne circulait ainsi entre Paris-Montparnasse et Versailles-Chantiers, la SNCF espérant "un retour à la normale" d'ici lundi.
Chambord dans l'eau
Chouchou des touristes, le château de Chambord avait les pieds dans l'eau. Les élèves des écoles, collèges et lycées du département du Loir-et-Cher seront dispensés de cours le 2 juin.
La Seine en crue le 1er juin à Paris. |
À Nemours, la ministre de l'Evironnement Ségolène Royal a déclaré que l'état de catastrophe naturelle allait "être reconnu", alors que la présidente du conseil régional d'Île-de-France Valérie Pécresse (LR) a annoncé qu'elle proposerait un fonds d'urgence d'un million d'euros pour les communes franciliennes sinistrées.
Tout au long du cours du Loing, plusieurs communes ont été touchées, comme Montargis où la sous-préfecture était noyée sous 1,80 m d'eau. "On est en décrue progressive", a déclaré le député-maire LR Jean-Pierre Door, mais il faudra "au moins deux-trois jours" avant un retour à la normale.
Le 1er juin, l'accès à Orléans par voie routière comme ferroviaire était difficile. L'A10 était fermée sur de larges portions.
À Paris, une partie des voies sur berges a été fermée. La Seine avait déjà atteint 4,45 m à 22h00 et trempait les pieds du zouave du pont de l'Alma, célèbre statue qui sert de repère aux Parisiens. Lors de la crue historique de 1910, il avait eu de l'eau jusqu'aux épaules (8,62 m).
La Seine va continuer à monter et pourrait atteindre le week-end prochain dans la capitale un pic, entre 5,10 et 5,70 mètres, une situation qui "nécessite une vigilance particulière", a prévenu la mairie.