France
Grand âge : Castex annonce un effort de 400 millions d'euros, priorité au domicile

Le gouvernement a annoncé jeudi 23 septembre un coup de pouce de 400 millions d'euros en 2022 pour l'aide aux personnes âgées, dont plus de la moitié pour les interventions à domicile : un effort censé compenser l'abandon de la loi "Grand âge" que le secteur attendait avec impatience.

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Le gouvernement français
Photo : AFP/VNA/CVN

Ces financements nouveaux, inscrits dans le projet de budget 2022 de la "Sécu", ont vocation à "monter progressivement en charge, pour atteindre environ 1,3 milliard d'euros en 2025", a détaillé le Premier ministre, Jean Castex, à Autun (Saône-et-Loire).
Sur le total budgété pour 2022, au moins 240 millions d'euros seront fléchés vers les services d'aide à domicile, le maintien chez soi étant le "premier objectif" du gouvernement, a insisté M. Castex. Le gouvernement va instaurer un "tarif plancher" de 22 euros par heure de prestation, partout en France, ce qui devrait remédier à "réparer une iniquité".
Car les aides allouées varient beaucoup d'un département à l'autre : le montant moyen de l'aide personnalisée d'autonomie (APA) est de 21 euros mais certaines collectivités ne payent que 18 euros de l'heure et "plus de la moitié des heures effectuées" sont rémunérées sous ce niveau de 22 euros, a relevé le Premier ministre.
L'État prendra intégralement à sa charge la différence entre l'aide actuelle et le tarif plancher, sans le répercuter aux conseils départementaux, a précisé M. Castex.
Les services d'aide à domicile pourront par ailleurs prétendre à un financement complémentaire de trois euros de l'heure, s'ils s'engagent dans une "démarche qualité", par exemple en assurant des prestations le soir et le week-end, ou en proposant des formations à leurs salariés.
Ces trois euros complémentaires "sont un point très important", a réagi Thierry d'Aboville, secrétaire général de l'ADMR, le principal réseau associatif d'aide à domicile. "Nous nous félicitons de ces mesures, c'est ce que nous demandions depuis longtemps", a expliqué ce responsable à l'AFP, précisant que jusqu'à présent, certaines structures travaillaient "à perte", et ce, malgré la faiblesse des rémunérations versées aux salariés.
"Ca se verra à peine" 
Toujours concernant le domicile, le gouvernement a annoncé l'instauration d'un "nouveau système de rémunération pour les soins infirmiers", afin d'augmenter le temps passé auprès des plus âgés. Un financement spécifique sera par ailleurs dédié à la mise en place d'une "porte d'entrée unique" pour que les familles n'aient plus à gérer la coordination des différentes interventions.
Quant aux établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), leurs effectifs soignants vont augmenter, a promis M. Castex : des financements ont été "sanctuarisés" dans le budget 2022 de la Sécu pour atteindre 10.000 postes supplémentaires de soignants "d'ici cinq ans", a-t-il détaillé.
En comptant les 10.000 emplois supplémentaires déjà financés depuis 2017, la hausse des effectifs soignants atteindra donc 10% entre 2017 et 2025, selon lui.
Les nouvelles lignes budgétaires permettront par ailleurs de généraliser les astreintes d'infirmiers de nuit dans tous les Ehpad et de garantir la présence d'un médecin coordinateur au moins deux jours par semaine dans toutes les structures.
"Dix mille postes sur cinq ans, ça reste une bonne nouvelle car, pour le moment, on n'avait rien du tout", a commenté Florence Arnaiz-Maumé, secrétaire générale du Synerpa (Ehpad privés).
"Évidemment que ce n'est pas la grande réforme qu'on aurait pu espérer", a-t-elle ajouté, en référence à la loi "grand âge", maintes fois promise depuis le début du quinquennat et désormais abandonnée. Toutefois "c'est une progression à petits pas, le modèle Ehpad va continuer à évoluer", selon elle.
En revanche pour l'association Ad-pa, qui regroupe des directeurs de maisons de retraite et de structures d'aide à domicile, l'État n'est "pas au rendez-vous des besoins" du secteur. Avec 10.000 soignants supplémentaires en cinq ans, pour 7.500 Ehpad, chaque établissement n'obtiendra en moyenne "qu'un tiers temps en plus par an" : "ça sera insignifiant, ça se verra à peine", a déploré Romain Gizolme.
Le gouvernement reste selon lui prisonnier d'un "manque de vision : c'est soit le domicile, soit l'Ehpad quand vous êtes très malade et vulnérable". "Avec une loi, on aurait pu favoriser l'émergence de solutions intermédiaires, comme des résidences service".

AFP/VNA/CVN

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