Éruption volcanique aux Canaries : la lave avance lentement, mais jusqu'où ?

La coulée de lave d'un volcan entré en éruption dimanche 19 septembre sur l'île de La Palma, dans l'archipel espagnol des Canaries, n'avançait plus que lentement mercredi après-midi 22 septembre, à tel point qu'il n'était plus certain qu'elle atteigne l'océan Atlantique.

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Le volcan Cumbre Vieja, sur l'île de La Palma, dans l'archipel espagnol des Canaries, le 22 septembre
Photo : AFP/VNA/CVN

Des colonnes de fumées noires de plusieurs centaines de mètres de haut continuaient de s'élever de ce volcan, le Cumbre Vieja. Les autorités ont souligné que les cendres en suspension réduisaient la visibilité et ont demandé aux habitants de l'île de limiter leurs déplacements en voiture.

Selon le dernier bilan fourni par le système européen de mesures géospatiales Copernicus, 154 hectares de terrain et 320 bâtiments ont été détruits par la lave, dont de nombreuses habitations abandonnées à la hâte par leurs occupants.

Au total, 6.100 personnes ont été évacuées depuis le début de l'éruption, qui n'a, pour l'instant, pas fait de morts ou de blessés. Parmi elles figurent 400 touristes qui ont été transférés à Tenerife, une autre île de l'archipel, ont précisé les autorités. Les dégâts provoqués par l'éruption - la première depuis 1971 sur cette île peuplée de près de 85.000 habitants - dépasseraient déjà les 400 millions d'euros.

"On ne peut rien faire"

Face à cette situation, les pompiers avaient fait dans la nuit de mardi 21 septembre à mercredi 22 septembre une tentative désespérée pour dévier la coulée de lave d'une bonne dizaine de mètres de haute entrée dans le village de Todoque, l'un de ceux évacués par les autorités et la dernière localité avant la côte, située à quelque 2 km à vol d'oiseau.

Mais le président de la région des Canaries, Ángel Víctor Torres, a critiqué cette initiative. "Face à l'avancée de la lave (...) on ne peut rien faire", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. "Ni une barricade, ni un fossé" ne peuvent arrêter une coulée de lave, a-t-il ajouté. En fait, c'est peut-être la lave qui s'arrêtera d'elle-même. Son ralentissement, déjà très marqué, s'est en tout cas encore accentué mercredi 22 septembre.

Carte de l'île de Palma localisant la coulée de lave issue de l'éruption du volcan Cumbre Vieja
Photo : AFP/VNA/CVN

Initialement, l'arrivée de la lave dans l'Atlantique, redoutée par les autorités en raison des émanations de gaz toxiques et des projections que cela pourrait provoquer, était prévue pour lundi soir 20 septembre, puis pour mercredi ou jeudi. Mais l'heure était désormais au doute à ce sujet. "Nous n'avons actuellement aucune certitude quant à savoir si l'avancée (de la lave) ira jusqu'à la mer ou non", a ainsi indiqué mercredi 22 septembre Miguel Ángel Morcuende, le directeur de la cellule d'urgence qui suit l'éruption, pendant une conférence de presse.

La lave ne progressait désormais que d'un mètre par heure, a annoncé mercredi le président régional. "Les coulées avancent très lentement, 12 mètres en douze heures", a-t-il dit. Le gouvernement local, qui a conseillé aux habitants de l'île de se couvrir le nez et la bouche lorsqu'ils sortent, a décrété un "rayon d'exclusion de deux milles marins" autour de l'endroit où la lave pourrait entrer en contact avec l'océan. Selon l'Institut volcanologique des Canaries (Involcan), l'éruption du Cumbre Vieja pourrait durer "entre 24 et 84 jours", avec à la clé d'importantes émanations de gaz et de fumées.

Visite du roi Felipe VI

D'après l'Institut, entre 6.000 et 11.500 tonnes de dioxyde de soufre sont ainsi recrachées quotidiennement dans l'atmosphère. Le nuage, qui a déjà atteint les côtes marocaines et la péninsule ibérique, devrait ensuite remonter vers les îles Baléares et le Sud de la France, selon les projections du programme Copernicus. D'après la même source, ce nuage de dioxyde de soufre devrait même couvrir vendredi toute la Méditerranée occidentale et une bonne partie du Maghreb.

Le roi Felipe VI était attendu sur place jeudi pour y rencontrer des personnes évacuées et le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, actuellement à New York pour l'Assemblée générale de l'ONU, a prévu de rentrer en Espagne immédiatement après son discours afin d'accompagner le souverain pendant cette visite.


AFP/VNA/CVN

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