COVID-19
Goût et odorat restent durablement affectés chez 5% des patients

Quelque 5% des personnes atteintes de COVID-19 subissent une perturbation durable de leur odorat ou leur goût, estime une vaste étude publiée jeudi 28 juillet, alors que l'on ignore encore largement à quel point ce symptôme emblématique de la maladie peut perdurer.

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Une femme utilise un kit de rééducation olfactive après avoir atteint le COVID-19 à Barcelone, en Espagne
Photo : AFP/VNA/CVN

"Une part conséquente des patients atteints de COVID-19 semblent développer une modification durable de leur sens du goût ou de l'odorat", concluent les auteurs de ce travail publié dans l'une des principales revues scientifiques, le British Medical Journal (BMJ).

Deux ans et demi après le début de la pandémie, la perte du goût et de l'odorat, ou leur perturbation, font désormais partie des symptômes connus comme les plus particuliers au COVID. Mais on manque largement de chiffres quant à leur fréquence et, surtout, quant au temps qu'ils mettent à se résorber et disparaître.

Pour y répondre, l'étude du BMJ a compilé une vingtaine de travaux préalables, qui représentent un total de plus de 3.500 patients. Cette démarche confère à ce type d'étude plus de poids qu'un travail isolé. Au terme de cette étude, les auteurs concluent qu'après six mois, 2% des patients disent ne pas avoir retrouvé leur goût et 4% font de même avec leur odorat.

Il existe néanmoins un flou quant au fait d'avoir intégralement retrouvé ces sens, ou seulement en partie. En tenant compte de cet élément, les chercheurs estiment que ces sens restent durablement perturbés chez environ 5% des patients - 5,6% pour l'odorat et 4,4% pour le goût. Les femmes semblent plus affectées que les hommes, ce sur quoi l'étude n'est pas en mesure de donner des explications.

Les auteurs avancent toutefois une piste. La sensibilité olfactive et gustative tend à être plus élevée à la base chez les femmes, ces dernières vont donc plus facilement remarquer une perturbation.

Cette étude a, en effet, fait le choix de ne retenir que les travaux qui se basent sur les déclarations des patients eux-mêmes quant au fait d'avoir retrouvé le goût et l'odorat. Ces derniers n'y sont pas évalués par des tests objectifs.

Selon les auteurs, leurs chiffres seraient probablement plus élevés en intégrant les études basées sur ce type de tests. Les évaluations objectives tendent, en effet, à rapporter plus de problèmes de goût ou d'odorat, par rapport à ce qu'en disent les patients.


AFP/VNA/CVN

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