Global zero rêve d'un monde dénucléarisé

L'objectif d'un monde débarrassé de ses armes nucléaires prôné par le président américain Barack Obama a galvanisé la coalition Global zero qui rassemblait le 2 févier à Paris près de 200 personnalités, dont la star américaine Michael Douglas.

«Un monde sans armes nucléaires. En tant que président, c'est l'une de mes plus hautes priorités", a rappelé Barack Obama dans un message lu à l'ouverture de la conférence.

Le président américain a rappelé l'engagement qu'il avait pris en ce sens à Prague en avril 2009, ainsi que la "résolution historique" du Conseil de sécurité de l'ONU du 24 septembre entérinant "un engagement commun des nations" à éliminer les armes atomiques. "Je suis fier que les États-Unis et la Russie aient repris les négociations pour un nouveau traité START (de réduction des armes stratégiques) pour réduire de façon drastique nos arsenaux nucléaires", affirme le président. Ces discussions entre Américains et Russes ont repris lundi à Genève.

Se disant également favorable à un traité de non prolifération, Barack Obama a prévenu que la tâche serait ardue, assurant que Global zero trouverait toujours en lui "un partenaire".

Dans un message adressé aux participants, le président russe Dmitri Medvedev a aussi appelé à faire en sorte que "les armes de destruction massive appartiennent un jour au passé". "L'objectif Global zero n'est pas qu'un slogan, c'est un but tangible", a de son côté affirmé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un message vidéo, saluant la capacité de mobilisation de la coalition.

Créé en décembre 2008, à l'initiative d'anciens diplomates américains, pour répondre aux menaces croissantes de prolifération et de terrorisme nucléaire, Global zero plaide pour l'élimination progressive et contrôlée des arsenaux, en visant en premier lieu les stocks russes et américains, les plus importants. "Nous sommes plus près que jamais d'un monde sans armes nucléaires, et nous sommes plus près que jamais d'un monde qui risque d'être détruit par ces armes", a déclaré la reine Noor de Jordanie, un des membres fondateurs de Global zero, qui animait la conférence aux côtés de l'ambassadeur américain Richard Burt (un des négociateurs de START) et de l'acteur Michael Douglas.

Tous ont dit "l'urgence à se mobiliser", soulignant qu'un accord entre Russes et Américains permettrait d'accentuer la pression sur des pays réticents aux contrô-les ou à la réduction de leur arsenal. Ils ont aussi appelé à des "sanctions" contre les pays ne remplissant pas leurs obligations.

Pour expliquer son engagement, Michael Douglas a raconté son "effroi" après avoir découvert "à l'âge de 8 ans les ravages d'Hiroshima", puis ceux de Tchernobyl au cours d'un voyage où il avait cherché un village "qui n'existait plus".

Au nom de la France, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères Pierre Sellal a souligné que le "but commun" était de "parvenir à un monde plus sûr", permettant en dernier recours de se passer de la "dissuasion nucléaire" qui "a très bien protégé" la France depuis 50 ans.

La conférence poursuivra ses travaux à huis clos jusqu'aujourd'hui. Devraient notamment intervenir au cours des débats l'ex-présidente irlandaise Mary Robinson et l'ancien membre de la commission de vérification de l'ONU, Hans Blix.

Global zero présentera aujourd'hui une série de recommandations aux leaders mondiaux, avec notamment un calendrier et des propositions pour la réduction des arsenaux avant le sommet d'avril sur la sécurité nucléaire à Washington.

AFP/VNA/CVN

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