Glissement de terrain en Chine : 15 morts, plus de 100 disparus

Après la découverte de trois survivants samedi 24 juin, les secouristes poursuivaient leur travail de fourmis dimanche 25 juin à la recherche d'hypothétiques survivants parmi la centaine de disparus du village chinois de Xinmo, englouti par des tonnes de boue et de rochers dans le sud-ouest du pays.

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Des équipes de secours recherchent des survivants, le 24 juin 2017, après un glissement.

Ce bourg isolé du Sichuan a été frappé à 05h45 heure locale samedi 24 juin (21h45 GMT vendredi 23 juin) par l'effondrement d'un pan de montagne, et 62 maisons ont été ensevelies.

Les dépouilles d'au moins quinze personnes avaient été extraites vers 22h00 locales samedi 24 juin (14h00 GMT), selon l'agence officielle Chine nouvelle, citant les services de secours. Et au moins 118 habitants sont toujours recherchés, ont annoncé les autorités de la préfecture autonome tibétaine et qiang d'Aba, où s'est déroulé le drame.

Selon des experts cités par l'agence Xinhua, les chances de trouver d'autres survivants sont "très minces". 142 touristes avaient visité le village vendredi 23 juin , mais aucun d'entre-eux n'était encore sur place lors du drame a précisé le gouverneur adjoint.

"J'étais en train de changer les couches de mon fils. Et puis j'ai entendu un énorme bruit qui venait de l'arrière. La maison a tremblé", a raconté Qiao Dashi, seul survivant du drame pour l'instant, avec sa femme et son bébé de trois mois, à la télévision publique CCTV, depuis son lit d'hôpital, le crâne surmonté d'un pansement.

"On a été emportés. Des rochers se sont retrouvés dans notre salon. Avec ma femme, on a escaladé, pris notre bébé, et on s'est extrait", a-t-il expliqué l'air choqué. Près de 2.000 personnes sont arrivées sur les lieux du drame pour participer aux opérations de secours, d'après les autorités. Parmi eux, des policiers, des militaires et des pompiers, accompagnés de chiens de recherche qui reniflent le site à la recherche de survivants, selon des images de CCTV.

Et aussi de nombreux civils, armés de leurs bras et de quelques cordes, pour soulever les blocs de rochers.

Secours au ralenti

L'agence Chine nouvelle a montré samedi soir 24 juin des images de secouristes vêtus de tenues orange et coiffés de casques à lampe frontale évoluant dans la pénombre et au milieu de rochers gris.

Si les recherches se sont poursuivies durant la nuit du 24 au 25 juin, elles étaient compliquées par le faible éclairage, uniquement assuré par quelques projecteurs, d'après CCTV. Les pelleteuses qui avaient opéré toute la journée de samedi pour dégager les débris avaient par contre été stoppées pour la nuit, selon un journaliste de la chaîne.

Les secouristes évoluent dans des conditions délicates car les débris charriés par l'éboulement ont bouché le lit d'une rivière et bloqué près de 2 km de route dans cette zone difficile d'accès.

Autre difficulté: les victimes sont ensevelies sous "plusieurs dizaines de tonnes de roches", a estimé à la télévision Chen Tiebo, un capitaine de la police militaire dans la préfecture autonome tibétaine et qiang d'Aba, où s'est déroulé le drame.

Selon M. Chen, les précipitations des derniers jours dans cette région montagneuse sont sans doute à l'origine du glissement de terrain : "C'est une zone sismique ici, il n'y a pas beaucoup de végétation", et donc presque aucun arbre pour retenir les pluies, a-t-il précisé.

D'autres fortes pluies sont attendues dans le Sichuan et dans d'autres provinces du sud-ouest du pays, selon les services de météorologie, alors que le président chinois Xi Jinping a appelé à "déployer tous les efforts possibles pour réduire le nombre de morts et de blessés", selon des propos rapportés par CCTV.

Les autorités locales ont publié sur internet un saisissant montage montrant à gauche le village avant le drame, avec ses maisons traditionnelles blanches à flanc de colline, et à droite le même bourg totalement aplati par une coulée de roches sombres.

"Une grande catastrophe"

"C'est le plus gros glissement de terrain qui s'est produit ici depuis le séisme de Wenchuan" il y a neuf ans, a déclaré à la télévision Wang Yongbo, un responsable local des secours.

Quatrième province la plus peuplée de Chine avec 80 millions d'habitants, le Sichuan, situé en bordure du plateau tibétain, avait été frappé en mai 2008 par un séisme d'ampleur historique. Il avait fait 87.000 morts dans la région de Wenchuan, situé à quelques dizaines de kilomètres du village touché.

"Après ce tremblement de terre, le massif avait été fragilisé. (Dans ces conditions) une faible pluie est capable de provoquer une grande catastrophe géologique", a déclaré à CCTV Tao Jian, le directeur du bureau local de la météorologie. Les glissements de terrain surviennent régulièrement dans les zones rurales et montagneuses de Chine, en particulier durant les fortes pluies.

Douze personnes avaient perdu la vie en janvier lorsqu'une coulée de boue et de roches avait dévasté un hôtel de la province du Hubei (centre).

Un énorme éboulement de terre et de boue rougeâtres s'était également abattu fin 2015 sur une zone industrielle de la métropole de Shenzhen (sud), frontalière de Hong Kong, faisant officiellement plus de 70 morts et disparus.

AFP/VNA/CVN

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