La raffinerie ukrainienne Naftogaz près de Kharkiv. |
La raffinerie ukrainienne Naftogaz près de Kharkiv. |
"La situation est hautement critique à l'approche de la saison de chauffage", a déclaré le ministre russe, ajoutant qu'"il y a un risque que le gaz livré par Gazprom pour l'Europe soit illégalement prélevé par l'Ukraine pour ses propres besoins".
La Russie a coupé mi-juin ses livraisons de gaz à l'Ukraine, qui refuse la hausse des prix imposée par Gazprom après l'arrivée au pouvoir de pro-occidentaux et accumulé selon M. Novak 5,3 milliards de dollars de dollars.
Cette décision fait craindre des perturbations des livraisons de gaz russe vers l'Union européenne, dont près de la moitié transite sur le territoire ukrainien, comme lors des précédentes "guerres du gaz" en 2006 et 2009.
L'Ukraine a reconnu récemment qu'elle ne disposait pas suffisamment de gaz en réserve pour répondre à ses besoins pendant l'hiver et a accusé Moscou cette semaine de vouloir couper le gaz à l'Europe.
Le ministre russe a qualifié de "constructives" les discussions avec M. Oettinger qui ont duré environ deux heures et porté sur des questions "concrètes", sans pour autant annoncer de progrès tangibles.
"Pour résoudre la crise, il ne faut pas utiliser le gaz comme un instrument de sanctions et d'escalade", a insisté de son côté le Commissaire européen.
M. Oettinger a estimé qu'un "calendrier de remboursement" de la dette devait être établi "dans les prochaines semaines" et que l'UE ferait une proposition sous peu à Kiev. Il s'agit de rembourser les dettes portant sur les livraisons de gaz en novembre et décembre, dont le prix n'est pas contesté, ainsi que partiellement celles pour avril, mai et juin.
La cour d'arbitrage saisie
M. Novak a estimé qu'en cas de remboursement de cette partie de la dette, une "restructuration" du reste des arriérés de paiement pourrait être envisagée.
Cité par les agences russes, le patron de Gazprom, Alexeï Miller, présent lors des pourparlers, a estimé que si Kiev remplissait ces conditions de remboursement partiel de la dette, les livraisons de gaz pourraient reprendre à condition de paiement à l'avance des volumes livrés.
L'opérateur gazier ukrainien Naftogaz et Gazprom ont saisi la Cour d'arbitrage de Stockholm pour trancher leur différend.
La Norvège, deuxième fournisseur de gaz de l’UE, pourrait en partie compenser une baisse des livraisons russes mais seulement à titre provisoire.
"Sur le court terme, dans une situation de crise, on peut augmenter un peu (nos livraisons, ndlr) mais, dans la durée, si on devait fournir plus de gaz naturel à l’Europe, on aurait besoin de plus de capacités en matière de pipelines et que le marché veuille acheter ce gaz", a déclaré le chef de la diplomatie norvégienne, Boerge Brende, lors d’un séminaire ce vendredi 29 août à Oslo.
AFP/VNA/CVN